Les députés du bloc Parlementaire pour le renforcement institutionnel(PRI) n’ont pas fait de cadeau au Premier ministre. Avec des accessoires de sport comme le sifflet, le vuvuzela – instrument utilisé par les fanatiques lors de la Coupe du monde de 2010 pour faire de l’animation – ils l’ont empêché de présenter son bilan à l’ouverture de la première session ordinaire de l’année législative, le lundi 14 janvier dernier, en présence du Corps diplomatique et d’autres personnalités de la classe politique.
Le président Michel Martelly n’a pas été, lui non plus, épargné. Ils s’étaient convertis en arbitre, sanctionnant un joueur qui a commis des fautes. Ils ont symboliquement brandi leurs cartons jaunes pendant que le chef de l’État prononçait son discours.
Ces actions réalisées par nos parlementaires nous interpellent et nous poussent à nous questionner également sur leur comportement et leur mission. Sont-ils irréprochables ? Existe-t-il une commission Sport au sein de notre Parlement ? Le pays est dépourvu d’infrastructures sportives et de moyens financiers adéquats pour la formation de nos athlètes. Nos fédérations ne font que quémander à chaque fois qu’elles doivent faire face à une quelconque exigence sportive à savoir, la participation de toutes nos sélections à des championnats ou autres rendez-vous tant au niveau national qu’international.
Il est de bon ton que les parlementaires pensent à utiliser les accessoires de sport pour conspuer le gouvernement. Cependant il serait mieux, qu’ils contribuent à doter le pays d’une législation permettant à toutes les fédérations, de préparer avec sérénité nos jeunes pour toutes les compétitions et, pour le plus grand bonheur de la nation. Le sport est l’une des grandes industries des temps modernes. Dans une logique de développement, il a un rôle important à jouer, et dans un pays en manque de tout, ce serait une opportunité accordée à la jeunesse.
Gérald Bordes
