Wednesday, May 8, 2024
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Ranmase:”La mise en accusation du président Martelly à nouveau d’actualité des ce mardi à la Chambre basse”, Me Danton Léger

Danton Léger, député de Léogane (photo de Wilner St-Val)Le parlementaire, reprenant “la bombe” lancée par le sénateur Desras à propos d’une ambition caressée par l’exécutif de dissoudre le parlement à partir du deuxième lundi de Janvier 2014, a averti le président Martelly que sa mise en action pour violation de la Constitution avec l’arrestation d’un député en fonction (Arnel Bélizaire) n’était pas définitivement enterrée, elle était seulement “en sommeil” et “je me propose de la réveiller dès ce mardi lors de la séance ordinaire à la Chambre basse et si tout se passe comme je l’espère, la procédure pourrait même être lancée, a indiqué Me Léger,  écoeuré par l’idée que le président Martelly puisse, mal conseillé par des esprits perfides autour de lui, envisager porter les conseillers électoraux à retarder le plus que possible le projet de loi électorale pour que les élections ne puissent se tenir avant la fin de l’année et inventer le prétexte de la caducité du mandat du 2e tiers au sénat et ainsi renvoyer le parlement.

“Je crois que, devant un tel scénario, il n’y aura pas de députés PSP, PRI ou PEP, tous vont se mettre ensemble pour sauver l’institution et si Martelly pense pouvoir arriver à un tel rêve chimérique, le parlement ne sera pas le seul à partir en Janvier 2014, il partira lui aussi”.

Le président de l’Assemblée Nationale qui était le premier à évoquer la question en milieu de semaine a fourni tout un luxe de détails pour étayer ses dires et expliquer que la présidence s’est basée sur la loi électorale de 2008 pour penser que le 2e tiers doit partir en Janvier de l’année prochaine.

“A mon sens, c’est une aberration à nulle autre pareille car, la Constitution qui fixe le mandat des sénateurs à 6 ans prime sur la loi électorale; les députés et les sénateurs qui sont des officiels de l’Etat n’ont pas à se plaindre comme les citoyens ordinaires; ils sont placés dans la position qu’il faut pour justement prendre les décisions qui s’imposent “; une position partagée par le juriste Fritzo Canton  et le député Guy Gérard Georges qui a aussi dénoncé un tel plan macabre et est aussi d’avis que le parlement se mettra debout et fera corps pour le contrecarrer.

Avant que le président du CT-CEP, Me Emmanuel Ménard n’intervienne pour démentir ces informations qu’il a qualifiées de rumeurs fantaisistes (par téléphone), le sénateur Annick Francois Joseph avait déjà transmis un texto pour révéler que cinq conseillers seraient de mèche avec l’exécutif dans ce plan sordide. Revenant sur le projet de mise en accusation du président de la République évoqué par le député de Léogane, le professeur Auguste D’Meza (Gougousse) dit ne pas prendre trop au sérieux ce projet, se rappelant que les mêmes députés (PSP) avaient fait serment d’allégeance au chef de l’Etat au Champ de Mars le 14 Mai dernier et qu’en plusieurs autres occasions, ils se sont comportés de façon tellement indigne qu’on peut difficilement comprendre qu’ils pourraient se mettre en situation de « destituer le chef ».

Sans transition, Fritzo Canton était dans tous ses états pour dénoncer l’irresponsabilité dont ont fait preuve les autorités haïtiennes dans le traitement du dossier de la grippe A H1N1 et qui a provoqué des tensions aux conséquences pour le moins dramatiques entre les deux pays se partageant la souveraineté de l’île.

“Elles doivent avoir le courage et l’honnêteté de reconnaître que leurs mesures étaient précipitées et irréfléchies pour ne pas se couvrir de plus de ridicules en les maintenant sous prétexte voilé de ne pas perdre la face et de garder leur orgueil intact”, a déclaré le juriste qui s’étonne devant tant de légèreté et d’amateurisme dans la gestion des dossiers aussi compliqués que ceux ayant rapport avec les relations haïtiano-dominicaines.  Le député Danton Léger n’est guère surpris car, “l’on est dirigé par des gens qui ne sont pas à leur place et qui ne font rien pour changer la perception qu’on avait d’eux”.

Le secrétaire d’Etat de la production animale, Michel Chancy qui a expliqué les différentes maladies qui affectent les poulets dominicains et qui les rendraient impropres à la consommation a réfuté la thèse de tension existant les deux pays.

“Les techniciens des deux pays se sont mis d’accord et les dominicains avaient accepté nos recommandations avant une éventuelle levée des mesures d’interdiction touchant les produits avicoles”. M. Chancy, voulant épargner le chef de l’Etat des critiques qui l’assaillent pour les impairs diplomatiques (il était avec son homologue dominicain la veille et ne l’aurait même pas averti des sanctions qui allaient être prises), a indiqué que M. Martelly n’était même pas au courant des sanctions. Évidemment, le panel était monté au créneau pour démentir l’officiel du gouvernement Lamothe.

“Comment une mesure qui concerne le commerce entre les deux pays pourrait être prise à l’insu du chef de l’Etat”, s’est demandé Me Canton, choqué devant une telle gaffe de Michel Chancy. Le président Desras Simon Dieuseul et le professeur Auguste D’Meza ont essayé de reconnaître des circonstances atténuantes au pouvoir pour la précipitation qui avait accompagné la mesure (peut-être qu’il ne voulait pas prendre de risque avec la santé de la population) mais, le panel est unanime à admettre que sur le plan national rien n’est fait pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis de la République dominicaine en particulier et de l’étranger en général.

 

Photos : Wilner St-Val

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