Friday, May 3, 2024
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Ranmase: “Je ne suis pas payé par Martelly pour faire ses quatre volontés au sénat comme vous“, Jean Baptiste Bien-Aimé à l`endroit de Andrys Riché.

L`ambiance était électique entre un Andrys Riché qui ne s`était toujours pas remis de la déception de l`avant-veille avec une séance de ratification de l`amendement à la loi électorale avortée et un Jean Baptiste Bien-Aimé du groupe des 6 qui ne jure que par l`échec de ce texte de loi considéré, selon lui, comme “l`instrument légal dont a besoin l`exécutif pour préparer ses élections frauduleuses”.

L`ambiance était électique entre un Andrys Riché qui ne s`était toujours pas remis de la déception de l`avant-veille avec une séance de ratification de l`amendement à la loi électorale avortée et un Jean Baptiste Bien-Aimé du groupe des 6 qui ne jure que par l`échec de ce texte de loi considéré, selon lui, comme “l`instrument légal dont a besoin l`exécutif pour préparer ses élections frauduleuses”.

Le premier s`en est pris au représentant du Nord`est au grand corps l`accusant de marron qui n`a justement rien apporté de positif au Sénat et dont les propos ont plutôt tendance à polluer l`atmosphère politique.

“Lui et ses collègues du groupe des 6, des lavalassiens en réalité, cherchent toujours la  confrontation et le chaos; des extrémistes en fait qui ont conduit le pays à cette impasse alors que moi, je suis plutôt un homme du compromis qui privilégie l`intérêt du pays au détriment des privilèges personnels“.

La réplique de Jean Baptiste Bien-Aimé a été, on ne plus, cinglante et sans équivoque : “Je serais apprécié et aimé par votre clan si je me comportais comme vous; si je me mettais à ramper aux pieds de Martelly pour obtenir quelques faveurs personnelles et faire ses quatre volonté au sénat. Malheureusement, le peuple du Nord`Est ne m`a pas mandaté pour ces sales besognes; il sait, pour l`avoir expérimenté, que les mauvaises élections conduisent généralement le pays à des crises aux conséquences désastreuses.  Vous nous racontiez tout à l`heure que vous étiez déjà victime dans le temps de ces scrutins frauduleux, vous ne pouvez pas vous en faire complice aujourd`hui“, s`est encore adressé le parlementaire à son collègue au grand corps et le sénateur Bien-Aimé a même proposé un petit sondage au panel pour savoir lequel des deux (lui-même et Andrys Riché) était le plus apprécié pour ses prises de position.  Il répondait au fait au représentant de la Grand`Anse qui avait insinué que le marronnage dont s`était rendu coupable son jeune collègue était impopulaire et improductif pour le grand corps et le pays.

André Michel du groupe 77 et du MOPOD a lui-même choisi son camp : le groupe des 6. “Ce groupe qui semble faire partie de l`opposition sans bluff est plus proche de nos convictions politiques et c`est pourquoi, au sénat, nous l`avons choisi comme allié dans la bataille actuelle“, a dit André Michel tout en manifestant un certain respect pour le parlementaire de l`OPL (plus pour son âge que pour ses positions politiques et idéologiques).

“Vous l`identifiez comme allié, vous voulez faire route ensemble avec ce groupe jusqu`auboutiste qui ne propose rien de concret et qui privilégie l`anarchie sur le dialogue et la concertation, bon voyage M. Michel“, a repris Andrys Riche qui était largué aussi par son ancien collègue à l`OPL, Paul Denis en ce sens que celui-ci va jusqu`à penser que la meilleure solution serait que le scrutin ait lieu l`année prochaine sans la présence de Martelly au palais car, estime t-il, celui-ci va essayer de les influencer et d`en tirer profit personnel.

Beau joueur et pragmatique, l`ancien ministre de la justice du président Préval reconnait toutefois que la mobilisation populaire pour faire partir Martelly est difficile en raison du contexte et d`un soutien international dont il n`arrive lui-même pas à s`expliquer.

`Mais, je soutiendrai moi-même toutes les solutions visant à le faire partir, sauf les coups d`État qui sont d`ailleurs impossibles de nos jours“, a dit Paul Denis qui s`est refusé de commenter la position ambivalente de l`OPL sur la crise mais, il a quand même épinglé quelques anciens collègues qui s`étaient avisés de le critiquer sous prétexte qu`il était dans le cabinet de Préval alors que le parti (OPL) avait un ministre (Éducation Nationale) qu`il n`avait pas rappelé.

Inutile d`indiquer que l`ancien sénateur Turneb Délpé s`était arrangé lui aussi aux cotés de Bien-Aimé dans son bras de fer avec le sénateur Riché  sans toutefois froisser ce camarade de combat qu`il respecte d`ailleurs. Dr Delpé a applaudi des deux mains la décision du groupe des 6 de boycotter la séance de jeudi dernier arguant que ce groupe représente le dernier rempart pour sauver la démocratie menacée au grand corps et dans le pays, provoquant une certaine excitation et même la colère de Andrys Riché.

Le président du grand corps, Desras Simon Dieuseul était intervenu par téléphone au débat pour demander aux deux sénateurs de revenir à la raison pour ne plus faire ce grand déballage public et que s`ils ne se sentaient pas capables d`enterrer la hache de guerre ou d`attendre la prochaine séance au grand corps pour le faire, il était préférable, disait-il, que les deux quittent l`émission.

L`ancien président de la Chambre basse, Saurel Yacinth, toujours aussi acide à l`encontre du pouvoir Martelly s`en était pris à Yvon Bonhomme de Parasol qui avait voulu attaquer le passé politique de Paul Denis sous prétexte de défendre le pouvoir actuel. “Allez vous renseigner sur cet homme qui a rendu d`énormes services au pays avant de l`accuser de quoi que ce soit, c`est un grand militant politique“ a dit le député Saurel rejoint par le sénateur Bien-Aimé qui identifie Yvon Bonhomme comme le fruit de El Rancho.

“Il a pu trouver un petit job de chargé de mission à la primature grâce à ce prétendu dialogue et d`ailleurs, avant ce forum, personne n`avait entendu parler de Parasol“.

Tout sourire, Me André Michel se réjouit de son coup, lui qui avait toujours dit et a redit au panel que El Rancho n`était qu`une réunion de petits copains de Martelly pour se partager le gâteau du pouvoir. Défenseur prudent du pouvoir Martelly, Fednel Monchery de Repons Paysan n`est pas d`accord avec ce nouvel argument de Me Michel arguant que le dialogue était sérieux en ce sens que les petits acquis du CEP sont bien le fruit de ce forum qui a aussi posé les bases d`un grand dialogue futur, peut-être, souhaite-il même, la Conférence Nationale prônée par Turneb Delpé.

L`agronome Thomas Jacques, ministre de l`Agriculture était intervenu aussi pour répondre au sénateur Bien-Aimé qui avait accusé le gouvernement d`acheter du riz de mauvaise qualité du Vietnam pour distribuer au peuple alors que cet argent aurait pu servir à stimuler l`agriculture haïtienne. “La décision était prise depuis l`Administration du président Préval pour compenser le gros déficit d`une production avoisinant les 80 à 100.000 tonnes de riz par rapport à une consommation qui dépasse les 400.000 tonnes; “on a pas beaucoup d`argent et on fait de gros investissements dans le secteur qui commence d`ailleurs à donner des résultats; on ne pouvait donc pas acheter un riz au prix cher à l`étranger“, a déclaré le ministre dont les propos ont quand même été salués malgré quelques petites autres reproches qui touchent l`Administration à laquelle il appartient plutôt que lui-même.

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