Saturday, April 27, 2024
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Levée de fonds pour des projets dans l’éducation en Haïti : causeries de l’écrivaine Edwidge Danticat dans le Massachusetts

La romancière Edwidge Danticat a donné deux causeries sur ses récentes œuvres en cette fin de semaine dans l’Etat du Massachusetts. D’abord, le vendredi 29 Avril , elle était invitée à Andover Phillips Academy pour une causerie dans la matinée avec une cinquantaine d’élèves de cette prestigieuse institution scolaire.

«Je voudrais que la façon d’appréhender Haïti par nos enfants aille au-delà de la compassion engendrée par la tragédie du 12 janvier 2010. Je voudrais qu’ils élèvent leur curiosité intellectuelle au niveau de tout peut offrir ce pays dont l’histoire est la plus fascinante des Amériques » déclara Stephanie Curci, professeure d’Anglais à Andover Phillips Academy.

Dans la soirée, un public enthousiate et curieux avait fait le déplacement pour écouter la nouvelliste Edwidge Danticat lire plusieurs passages de ses récentes œuvres. La soirée a été clôturée par un dialogue très instructif entre l’écrivaine et les participants.

Les fonds collectés au cours de cette soirée serviront à financer seront versés à  Zanmi Lasante (Partners in Health), l’une des plus importantes institutions intervenant dans le secteur de santé dans le Plateau Central en Haïti ; et aux responsables du projet « Li, Li, Li », un programme de lecture pour les nombreux enfants déplacés par le séisme du 12 janvier 2010. Actuellement, des sessions de lecture sont offertes chaque mois à environ 3,000 enfants  à Port-au-Prince, Leogane, Carrefour, Tabarre, Cite Soleil, Canapé Vert, Delmas, Pernier, Santo, Fontamara, Croix-des-Bouquets, etc.

Pour supporter le Centre Educatif Communautaire de Matènwa (La Gonave, Haïti)

Plus de 300 personnes ont fait le déplacement samedi soir à Atrium School à Watettown (Nord de Boston) pour écouter Edwidge Danticat à l’occasion de la quatrième soirée annuelle de levée de fonds pour le financement des activités du Centre Educatif Communautaire de Matènwa, une école qui a démarré ses activités en 1995 avec quelques enfants et qui offre aujourd’hui une éducation adaptée aux besoins de l’Ile de la Gonave à environ 300 élèves des deux sexes

«Nous voulons pour ces enfants un curriculum qui les aide non seulement à lire, écrire, résoudre des exercices de mathématiques mais aussi et surtout un programme d’études qui leur permet d’effectuer des recherches, de réfléchir de façon critique, d’évaluer des  idées, d’avoir des discussions approfondies qui peuvent déboucher sur des solutions à des problèmes de tous les jours de leur communauté » dira à l’assistance M. Abner Sauveur, l’un des fondateurs et directeur du Centre Educatif Communautaire de Matènwa qui a fait le déplacement à Boston à cette occasion.

«Matènwa, ce n’est pas seulement l’éducation formelle. C’est un projet intégré qui tient compte des enfants, de leur parent, de l’environnement » a déclaré Mme Chris Low, la co-directrice qui a présenté le bilan de tout ce qui a pu être réalisé dans le cadre de ce projet : jardin communautaire, reboisement et protection de l’environnement, éducation sur les droits des enfants et de la femme, artisanat, construction de logements décents, programme d’échange avec des écoles basées aux Etats-Unis  ….

Pour supporter le Centre Educatif Communautaire de Matènwa (La Gonave, Haïti)

A l’auditorium d’Atrium School ce samedi soir, ils étaient donc plus de 300 personnes, ces libéraux intello, comme on les appelle, venus apporter certes, leur soutien à une louable initiative liée à l’éducation des enfants sur l’île de la Gonave mais aussi et surtout pour écouter l’une des ambassadrices d’une « vibrante culture » pour répéter Stephanie Curci, professeure d’Anglais à Andover Phillips Academy.

De son receuil de récits  « Krik, Krak » publié en 1996 à son essai «Create Dangerously: the Immigrant Artist at work» paru en 2010 en passant par son roman  à succès «The farming of Bones », œuvre imaginaire pour un devoir de mémoire, Edwidge Danticat devait naviguer entre divers aspects de notre histoire et de notre culture pour satisfaire la curiosité d’un public véritable intéressé à polir ses connaissances sur Haïti (l’autre Haïti heureusement) qu’ils retrouvent dans les ouvrages de nos écrivains, les tableaux de nos artistes, les chansons de nos troubadours etc …. Il fallait voir avec quelle attention ce public suivait la causerie d’Edwidge Danticat, écouter les nombreuses questions sur des passages spécifiques de « Brother, I’m dying » … ou sur ses projets futurs  pour appréhender le poids de la culture et de l’histoire dans les relations entre les peuples.

L’Haïti exposé par Edwidge Danticat, les Lyonel Trouillot, Gary Victor, Dany Laferriere, Franketienne, Yanick Lahens, Rodney Saint-Eloi …. c’est fort heureusement un pays qui inspire le respect des autres en dépit de notre situation économique, de nos maladresses politiques, de notre statut de bon dernier dans tous les tableaux statistiques sur la couverture sanitaire, la couverture végétale, l’investissement dans l’éducation scolaire.

Pour quelques compatriotes (une vingtaine peut être) présents samedi soir à l’auditorium d’Atrium School à Watertown, la causerie d’Edwidge Danticat était comme une bouffée de « morale ». Le dialogue de l’auteure de « Krik, Krak » avec le public américain nous a rendu «notre visa de la dignité»  au moment où, à l’initiative du sénateur Patrick Leahy du Vermont, le gouvernement américain élimine les visas de nos dirigeants politiques pour être en désaccord avec « le blanc » et non pour n’avoir pas respecté le vote du peuple haïtien.

Reportage photographique

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