Friday, May 3, 2024
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De la diplomatie de représentation à la diplomatie d’affaires : le ministre des affaires étrangères Laurent Lamothe s’adresse au secteur universitaire

Dans un discours prononcé cet après-midi au local de l’Institut National d’Administration, de Gestion et des Hautes Etudes Internationales (INAGHEI), le ministre haïtien des affaires étrangères Laurent Lamothe a exposé aux étudiants, professeurs de l’Université d’Etat d’Haïti la «nouvelle vision politique de la diplomatie haïtienne » qui passera d’une diplomatie traditionnelle de représentation à une diplomatie économique et d’investissement orientée vers le « développement durable pour Haïti».

Moins de trois semaines après avoir pris officiellement ses fonctions  au ministère du Bois Verna, le ministre Lamothe a donc choisi cet « espace de réflexion critique, de production intellectuelle et de transmission du savoir » pour  annoncer les mesures que compte prendre son administration en vue de redynamiser une diplomatie haïtienne moribonde afin de l’adapter aux grands défis de la reconstruction post 12 janvier.

Avant de développer la «nouvelle vision politique de la diplomatie haïtienne », le ministre Lamothe a mis en relief les différents facteurs ayant contribué, au cours de ces dernières années, à l’ingérence internationale dans la gestion presque quotidienne des affaires haïtiennes. Certains parleront même de mise sous tutelle ou d’occupation. « Haïti sans avoir les moyens économiques de ses politiques ne peut sortir sous  l’ingérence de la politique internationale. Le constat du misérabilisme du pays sur le plan institutionnel est flagrant.  L’Etat a de la difficulté de répondre à ses responsabilités propositions de sortie sont nombreuses » a rappelé le ministre qui déclare plus loin de façon réaliste que «c’est le principe de conditionnalité de notre économie sociale et politique qui définit notre relation avec la communauté internationale ».

Le ministre Lamothe a consacré une partie de son discours à l’occupation des Organisations Non-Gouvernementales (ONG)  dont le budget de fonctionnement déplace de loin celui de ceratins ministères, avait rappelé récemment le sénateur Kelly Bastien (INITE-Nord). « Il est regrettable que chaque catastrophe naturelle ou crise politique  dans le pays occasionne de nouveaux besoins, et,  chemin faisant, de nouveaux  partenaires ;  de nouveaux engagés à la cause haïtienne, et, par voie de conséquence de nouvelles dépendances. Quelqu’un parle même du marché de l’humanitaire, où,  la pauvreté devient  l’or, une denrée »  s’est plaint le chancelier haïtien qui cite l’ouvrage du professeur sauveur Pierre-Etienne (Haïti : la République des ONG) pour illustrer « l’impact politique de ces organisations internationales dans le développement socio-économique d’Haïti ».

Le concept de diplomatie d’affaires
Ce concept qui est déjà mis à profit par de nombreux pays émergents de l’Asie du Sud-Est  asiatique et de l’Amérique latine est, a dit le ministre Lamothe, « le passage d’une diplomatie de simple protocole à une diplomatie d’affaires dont la vocation pratique est d’attirer un déversement  d’investissements étrangers».
Pour y arriver, il faudra développer des nouvelles stratégies en vue d’identifier et d’inventorier de potentiels canaux et poches d’investissements pour le pays, mettre en place dans les missions diplomatiques et consulaires d’Haïti à l’étranger de nouveaux cadres animés d’un «esprit d’affaires». A cet effet, le chancelier croit également pouvoir créer « de solides rapports avec les secteurs internes de production, changer notre mage de l’assistanat que nous projetons par celle de notre capacité à assurer notre destin ».

Dans le cadre de cette nouvelle vision de « diplomatie d’affaires », le ministre Lamothe a annoncé un ambitieux plan de restructuration interne  du personnel du ministère des affaires étrangères. Cette réforme prévoit le recrutement de nouveaux cadres universitaires pour « remplacer les personnes ayant atteint l’âge de la retraite » alors que seront renforcés la compétence et le leadership des cadres qui peuvent aider la nouvelle administration à atteindre ses objectifs.

Dans ce discours prononcé cet après-midi au local de l’Institut National  d’Administration, de Gestion et des Hautes Etudes Internationales (INAGHEI) , le chancelier a proposé  l’établissement, au sein de l’Université d’Etat d’Haïti, de « l’Institut de la Bonne Gouvernance » dont l’objectif sera de contribuer à la formation continue du personnel  du ministère des affaires étrangères.

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