Friday, April 26, 2024
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Cambridge – Une «Conversation » sur Haïti à Harvard

 

Une «Conversation »  sur Haïti à Harvard«Haïti :Progrès et défis trois ans après », c’est le thème d’une « conversation » sur Haïti organisée ce soir à Cambridge (Massachusetts) par l’Institut de Politiques de JF Kennedy School of Governement de l’université Harvard  et à laquelle étaient invités l’ex-première ministre d’Haïti Michelle Pierre-Louis, l’acteur philanthrope Sean Penn de l’organisation JP et le lieutenant-général américain Ken Keen. Ce dernier était le commandant des premières unités des Forces Armées américaines de la US Southern Command à débarquer en Haïti quelques heures après le séisme du 12 janvier 2010.

«Le gros camion qui passait : comment le monde est venu sauver Haïti et a laissé derrière un désastre », le titre de l’ouvrage à succès du journaliste américain Jonathan H. Katz (The New Yorker) a servi d’introduction à cette « conversation » sur Haïti conduite par  Mme Mary Jo Bane, professeure de gestion et de politiques publiques au principal «temple du savoir» des Etats-Unis. C’est l’aide internationale à Haïti après le séisme qui a été ce soir sur le banc des accusés au cours des 90 minutes de cette rencontre.

Invités à se prononcer sur les interventions de la communauté internationale, le général Ken Keen et l’acteur Sean Penn pensent que les « défis ne sont pas insurmontables si les engagements se situent sur le long terme ». Pour sa part, l’ancienne occupante de la Villa d’Accueil n’a pas mâché ses mots vis-à-vis des bailleurs de fonds internationaux.

«Après le tremblement de terre, ils sont venus avec leurs organisations et leurs entreprises pour exécuter des projets dans tous les domaines» a martelé Mme Pierre-Louis qui profitait de ce forum pour expliquer les conditions d’accès aux fonds promis par les « pays amis » ou les agences multilatérales. «Très souvent le premier versement de 5 à 10 % de l’aide annoncée avec fanfare arrive plus d’un an après la signature de l’accord de financement d’un projet» a avancé l’ancienne première ministre tout en évoquant la faiblesse de « nos institutions » et la complexité des rapports entre le gouvernement haïtien et les représentants de la communauté internationale à Port-au-Prince. Elle faisait allusion aux toutes récentes déclarations tout à fait déplacées du nouveau chef de la Minustah, M. Nigel Fisher qui est arrivé à Port-au-Prince avec en poche « sa feuille de route» pour les autorités gouvernementales.

Conversation sur Haïti à Harvard«Pour sortir de cette situation, il faut évidemment renforcer l’Etat par des réformes dans la justice et la sécurité publique, promouvoir la primauté du droit, assurer les droits de propriété » a ajouté la présidente-fondatrice de FOKAL qui s’est également prononcée sur l’absence d’une classe moyenne en Haïti.
«Il y a un problème sérieux de mobilité sociale en Haïti et le séisme du 12 janvier est venu l’aggraver. Il a fallu 25-30 ans à un membre de la classe moyenne pour bâtir sa maison. Tout a été détruit et ces honnêtes citoyens n’ont pas accès au crédit »

Questionné sur les rapports entre aide internationale et développement durable, l’acteur philanthrope américain Sean Penn pense que l’éducation et les investissements devraient être les principales priorités du gouvernement alors que Michelle Pierre-Louis recommande et souhaite l’implication et la participation active de tous les haïtiens dans cette «longue entreprise ».

«Je viens de passer 19 mois à Karachi (Pakistan) une ville de 18 millions de personnes. Port-au-Prince c’est 3 millions. WE CAN DO THIS », c’est sur cette note optimiste du lieutenant-général américain Ken Keen qu’a pris fin cette “conversation” sur Haïti organisée ce soir par l’Institut de Politiques de JF Kennedy School of Governement de l’université Harvard.

Soulignons que la semaine dernière (20-22 févier) à Hanover (New Hampshire) pas trop loin d’ici, Haïti avait fait l’objet d’un symposium sur la santé, l’éducation et le développement économique qu’organisait Dartmouth College en partenariat avec le gouvernement haïtien, les centres GHESKIO Groupe Haïtien d’Etude du Sarcome de Kaposi et des Infections Opportunistes) et le GRAHN (Groupe de Recherche et d’Action pour une Haïti Nouvelle). Haïti est définitivement “le pays le plus étudié du monde” pour répéter Dr Jim Yong Kim, président de la Banque Mondiale.

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