Ranmase – «L’annulation des élections : le choix macabre et caché mais impossible de René Préval » déclare Reynold Georges– Me Reynold Georges a dénoncé à l’émission Ranmase de ce samedi sur Caraïbes le président René Préval qui utiliserait, selon lui, toute sorte d’artifices et de trucs pour arriver à invalider les élections du 28 Novembre dernier mais, ajoute M. Reynold Georges « il n’y parviendra jamais ».
L’ancien sénateur et ancien membre de l’Assemblée constituante réagissait aux déclarations de Me Newton St Juste qui à cette même émission avait apporté des détails relatifs à des mandats de comparution par devant le parquet du tribunal de Port-au-Prince émis par le parquet à l’endroit de Richardson Dumesle (porte-parole du CEP) qui avait lu, le 3 Février dernier, des résultats que le juriste avait qualifiés de tract pour n’avoir été signés par personne et n’avait fourni aucune précision sur le pourcentage de chacun des candidats qui étaient en course. Le jeune juriste, Michel B. Rosemberg, avocat de Richardson Dumesle, a rétorqué que son client avait agi sous les ordres de ses supérieurs hiérarchiques et que le parquet avait frappé à la mauvaise porte. Me Reynold George croit que le ministre de la justice, Paul Denis serait aussi derrière tout ceci pour empêcher la tenue du second tour des élections. Me Georges qui est confiant dans la victoire de Mme Manigat, invite le chef de l’Etat et les candidats qu’il qualifie de « mauvais perdants » à accepter le verdict de l’histoire pour « donner une chance au pays et à la compétence que symbolise Mme Manigat ».
Concernant un éventuel retour en Haïti du leader « lavalas » exilé en Afrique du Sud, le Dr Maryse Narcisse a dénoncé l’ingérence inacceptable du département d’Etat (USA) qui a fait sortir une note la semaine pour indiquer que Jean Bertrand Aristide ne serait pas souhaitable au pays avant le deuxième tour (il va être une distraction politique dans un moment pourtant crucial pour l’avenir démocratique du pays, disent les américains ). La responsable a.i de Fanmi Lavalas croit que Jean Bertrand Aristide va revenir pour se consacrer à l’éducation comme il s’est engagé à le faire et il n’a pas besoin du OK des américains pour le faire. L’Ingénieur Christian Rousseau n’était pas d’accord avec Mme Narcisse quand celle-ci a parlé de l’engagement du président Aristide pour l’Education, lui qui avait préféré utilisé l’argent d’une assistance taïwanaise à Haïti pour investir dans une Fondation et une Université qui lui appartiennent. « A quoi bon de construire des écoles ou des universités, si on n’a pas suffisamment d’enseignants ou de professeurs pour les former », a déploré le professeur Christian Rousseau, ancien membre du Conseil des Sages et professeur à la Faculté des Sciences.
Un peu plus tôt à l’émission, le Dr Ronald Georges qui a connu la dictature des Duvalier avait fait un exposé sur la cruauté du régime et la douleur des proches des victimes. Me Reynold George, avocat constitué de Baby Doc a rappelé à l’attention des autres invités que le délai légal pour le dépôt des plaintes n’était pas respecté et que la justice haïtienne ne pourra jamais juger son client. Le professeur Wesner Emmanuel adoptant comme tooujours une attitude de sage à l’émission a conseillé aux acteurs politiques de vider certains contentieux et de s’entendre sur un minimum avant de se lancer tête baissée dans un deuxième tour de scrutin qui pourrait se révéler plus problématique que la crise elle-même. « On doit s’entendre sur certaines choses qui sont essentielles et ne pas contribuer à agrandir le fossé entre nous », a dit le professeur Emmanuel qui a aussi fait part de quelques anecdotes remontant au temps où il enseigna l’histoire sous la période de la dictature. « Il y avait un maximum de précaution à prendre pour ne pas dire plus qu’on devait dire ; d’autant que j’avais deux fils de Luc Désir dans ma classe ».
