Thursday, May 2, 2024
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Ranmase: Moyse Jn Charles ou l’épine aux pieds de Michel Martelly

On le disait inculte et limité politiquement; on lui prête aussi des démêlés avec la justice et qu’il entretient des relations difficiles même avec ses camarades du clan lavalas (Nahoom Marcellus, Hugues Célestin); pourtant, le bouillant sénateur du Nord est en train de se positionner comme la plus grande figure de l’opposition au président Michel Martelly.

Ses déclarations sous forme de révélations font trembler la présidence et mêmes les arrestations parmi ses partisans suite aux incidents de la visite du chef de l’Etat au Cap-haïtien la semaine dernière ne semblent pouvoir le dérouter. Au contraire, il invite l’équipe au pouvoir à “se ressaisir au risque de provoquer un grand front du refus à son administration et précipiter sa chute”. Même le tact et le discours politique légendaires de Evans Paul converti aujourd’hui en défenseur (sans le nom) de Michel Martelly n’ont pu changer le ton imprimé à cette émission de Ranmase dont la grande  vedette aura été Moyse Jean Charles.

L’ancien maire de la capitale a non seulement essayé de “vendre” Bernard Gousse vilipendé par le parlementaire qui n’hésite pas à parler de sa désignation au poste de premier ministre au passé mais aussi Evens Paul a tenté de défendre “l’indéfendable”, à savoir l’attaque en règle contre la presse perpétrée par le président Martelly. “Le chef de l’Etat peut dire ce qu’il veut et cela reste sa position même si on peut ne pas être d’accord avec lui” a déclaré Evans Paul comme pour minimiser l’incident.

Cette position du grand militant politique a étonné le panel et particulièrement le modéré Dr Dunois Eric Cantave qui a rétorqué pour indiquer que le président ne peut justement pas faire ni dire ce qu’il veut. “Il ne s’appartient plus”, a déclaré le Dr Cantave qui déplore que Michel Martelly se soit cru obliger de s’en prendre à la presse qui devrait pourtant être un partenaire de premier choix pour son pouvoir. Moyse Jean Charles n’est lui-même pas passé par quatre
chemins pour qualifier M. Martelly “d’apprenti dictateur”.

Le sénateur a fait des révélations troublantes sur des dépenses faramineuses du chef de l’Etat et sur
sa non maîtrise des paramètres de la gouvernance. Moyse Jean Charles parle de conseillers inexpérimentés à coté du président Martelly (les deux frères Mayard Paul et Nichola, le fils de Jean-Claude Duvalier); plus grave, il déclare que M. Martelly a assisté en personne à “une scène de bastonnade des personnes arrêtées au Cap dans le cadre de l’incident qu’il a qualifié de montage (théâtre) de l’exécutif.  Il indique que le président Martelly utilise des civils (des anciens officiers
de police) pour perpétrer les arrestations politiques dans le Nord”. Ralph Fétière cité par le sénateur a débarqué en toute hate à la radio pour démentir les faits que le parlementaire a malgré tout maintenus.

Il rappelle ses promesses de campagne au chef de l’Etat, à savoir la baisse du coût de la vie (le prix du sac de riz n’a jamais été aussi élevé, le prix des engrais agricoles non plus); les enfants, tous les enfants doivent aller à l’école en Septembre et M. Jean Charles souligne que le président Martelly mobilise une petite clique d’amis à Petion Ville pour gaspiller l’argent illégalement perçu sur les appels et les transferts d’argent de la diaspora vers Haiti. Le sénateur  Edwin Zenny, grand partisan de M. Martelly dont il serait le cousin aussi est intervenu par téléphone pour calmer le jeu, lui qui avait pourtant  antérieurement dit que “la tête du président était mise à prix (600.000 dollars)”  et que son collègue “Moyse serait le principal instigateur de ce vaste complot”.

Moyse Jean Charles a terminé l’émission comme il l’avait commencée, c’est-à-dire sous les chapeaux de roue et il n’a rien ménagé à l’équipe au pouvoir. “Je sais qu’il cherche à nous affaiblir (INITE); je sais qu’il a donné de l’argent, des véhicules et des sacs de riz à des parlementaires pour les acheter et obtenir ce qu’il veut au parlement, la même pratique qu’il dénonçait dans ses chansons, ça ne me découragera pas; il a même demandé à des collègues de me lui livrer”.   

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