Sunday, May 19, 2024
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Ranmase : « Le pouvoir du président Martelly est fini et sans possibilité de récupération », Himmler Rébu

Himler Rébu (photo de Wilner St-Val)L’ancien officier des FAD’H qui continue pourtant de clamer haut et fort que ce pouvoir aurait pu être le sien est formel dans ses critiques à l’endroit de ce régime qui n’est, selon lui, ni de gauche ni de droite mais, tout simplement un pouvoir « macoutique ». Himmler Rébu croit que le président  Joseph Michel Martelly n’a aucun moyen de corriger les dérives qu’il a lui-même provoquées pendant sa présidence (qui est déjà perdue, d’après lui).

«Le plus grand tort de cette équipe c’est d’axer toutes les grandes décisions sur les pulsions d’un chef qui lui-même est extrêmement limité dans ses capacités de réflexion et de compréhensions des grands phénomènes auxquels il fait face tous les jours », a dit encore un Himmler Rébu décidément dépité et qui est allé jusqu’à indiquer que le régime en place n’est même pas en mesure de comprendre le niveau du débat que Ranmase propose aujourd’hui. Tout le monde connait François Annick Joseph et sa farouche opposition à un pouvoir qu’il a juré de combattre même au péril de sa vie ; aujourd’hui, à Ranmase, il est allé encore plus loin en accusant le chef de l’Etat, par des mots voilés, de recourir à des substances illicites (consommation journalière) pour diriger. Le parlementaire croit que ce pouvoir se moque pas mal de la misère du peuple et qu’il se la coule douce avec une clique de profiteurs et de jouisseurs.

«Comment comprendre que M. Martelly soit déjà à son troisième changement de flotte de véhicules depuis sa prise de fonction et les véhicules utilisés soient les uns plus coûteux, plus luxueux que les autres alors que dans le même temps ce malheureux peuple croupit dans la misère la plus noire », s’est interrogé l’ancien prêtre catholique qui s’est offusqué aussi du carnaval rotatif décidé par le chef de l’Etat rien que pour satisfaire ses instincts personnels. Himmler Rébu n’en revient pas devant l’intervention directe du chef de l’Etat dans le travail du Comité du Carnaval pour décider des groupes qui doivent prendre part au défilé des trois jours gras.

«C’est bien la preuve que nous avons, au plus haut sommet de l’Etat, un irresponsable qui n’est pas en mesure de comprendre sa vraie mission et qui préfère s’occuper des banalités ». Pour bien illustrer les propos de l’ancien secrétaire général du GREH et bien montrer qu’on a affaire à un chef jouissif, François Annick Joseph rappelle que le chef de l’Etat a passé cinq (5) jours au Cap-Haïtien à danser et surtout ‘’accepter’’ que des carnavaliers qui osent s’approcher de trop près de son stand soient bastonnés comme c’est le cas pour ces deux journalistes de RFM. Le ‘’taquin’’ avocat André Michel présent à l’émission, pour dénoncer l’éviction de Brother’s Posse du Carnaval par le président Martelly à cause de sa meringue dérangeant pour les dérives du chef, a rappelé que le musicien Martelly avait osé chanter au Carnaval la maladie de son prédécesseur (la prostate de René Préval) sans que celui-ci n’ait eu la moindre réaction.

Le Dr Dunois Eric Cantave, pour sa part, estime que le Carnaval n’était pas une priorité en ces moments de crise et que les millions inutilement dépensés auraient très bien pu servir à reloger la population vivant sous les tentes et dont des ténors d’un mouvement de soulèvement étaient d’ailleurs présents au studio (une manifestation de plusieurs dizaines de personnes étaient d’ailleurs en cours pendant toute l’émission devant la station). Le sénateur Steven Irvenson Benoit qui dénonce cette affaire de Carnaval rotatif (Aux Cayes l’année dernière, Cap-Haïtien cette année et les Gonaïves l’année prochaine) s’en est pris à la mairesse de la capitale (Agent intérimaire en fait) qui a accepté sans broncher que Port-au-Prince soit restée inactive pendant les trois jours gras et elle s’est même arrogée le droit d’interdire tout défilé de groupes musicaux ou de DJs pendant cette fête qui est pourtant une tradition plus que centenaire.

Mme Marie Joseph Renée est arrivée en toute hâte à l’émission pour affronter ‘’l’hostilité’’ des sénateurs Benoit et Joseph et aussi de Me André Michel qui avait même évoqué la résistance offerte l’année dernière par l’ancien maire Jean Yves Jason à la décision du président Martelly de déplacer le carnaval vers les Cayes (même s’il a payé de son poste cette ‘’impertinence’’, rappelle avec une pointe d’ironie le sénateur Benoit). « Mais, comment résister quand j’avais aucun budget en main et que tout était géré par le comité du Carnaval national », se défend Mme Renée.

Abordant d’autre part le brulant dossier des élections, le sénateur Benoit a dénoncé l’attitude des collègues sénateurs qui ont accepté l’idée d’entrer dans un compromis avec le pouvoir et le CSPJ alors qu’en novembre dernier, ils avaient adopté une résolution pour déclarer ne pas reconnaitre le président de la Cour de Cassation et président du CSPJ. Himmler Rébu croit qu’aucune élection n’est possible dans de pareille circonstance car, l’accord obtenu est mort-né pour ne pas avoir obéi aux lois et la constitution (amendée ou pas) et l’appellation du CEP ne répond à aucune logique. Dunois Eric Cantave est formel lui-même : il n’ y a qu’un remède à la plaie béante qui nous paralyse la vie aujourd’hui, c’est la mobilisation pour finir avec ce régime.

Photos : Wilner St-Val

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