Saturday, May 18, 2024
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Ranmase: “Le gouvernement est sous évaluation et on saura sous peu qui partira et qui restera”, Laurent Lamothe

Invités de Ranmase ce 12 Janvier 2013 (Photo de Wilner St-Val)Le premier ministre n’a donc pas voulu confirmer ni infirmer les rumeurs selon lesquelles il y aura sous peu un remaniement au sein du cabinet ministériel adoptant ainsi une attitude plus mesurée et plus prudente par rapport au président Michel Joseph Martelly qui n’avait lui-même pas hésité à condamner publiquement certains ministres, indiquant  même, à demi-mot, que seul son chef de gouvernement travaille.
“Il y a une évaluation des résultats de chacun des membres du gouvernement par rapport aux objectifs fixés; après, on décidera de qui vont continuer la route avec nous”, a dit un Laurent Lamothe visiblement contrarié de devoir traiter en public un dossier qui aurait dû faire l’objet de la plus grande discrétion mais, le chef de l’Etat l’y a obligé puisqu’il était le premier à en parler . Sur le délicat sujet de l’assemblée nationale de ce lundi et du projet de boycott de son intervention par les députés du PRI (Parlementaires pour un Renouveau Institutionnel) pour promesses non tenues, le chef du gouvernement qui était au téléphone à Ranmase hier samedi, a indiqué qu’il a fait de son possible pour que les projets soumis par les communes soient approuvés et l’argent décaissé le plus vite que possible mais, qu’il y a une lenteur dans la machine de l’Etat, particulièrement à la Cour des Comptes qui est à la base du problème.

Conscient de n’avoir pris, dans cette intervention, aucun engagement formel qui pourrait éventuellement porter le PRI à revenir sur leurs positions, le chef de la primature a, dans une tentative un peu désespérée, promis de travailler de concert avec les autres instances concernées de l’Etat dans ce dossier pour que les 10 millions de gourdes votés dans le budget pour les communes soient débloqués et que les projets soient engagés.

“Trop tard, trop peu”, semble indiquer le député Sadrac Dieudonné, chef de file de la fronde anti-Lamothe à la chambre basse. Le parlementaire qui a réagi immédiatement après l’intervention du PM a indiqué que celui-ci a essayé de les “mener en bateau” et qu’il n’a rien avancé qui pourrait permettre un dégel de la situation. De même, le président du PRI a maintenu ses accusations de traitement de faveur accordés aux députés proches du pouvoir par M. Lamothe contrairement à ce dernier qui avait rejeté ce favoritisme arguant que les dossiers des députés indistinctement  sont traités avec le même souci et la même rigueur. Abel Descollines, député de Mirebalais/Boucan Carré, membre du PSP (pro-Martelly) a supporté les propos du chef du gouvernement appelant ses collègues de l’opposition à la “raison”.

L’ancien sénateur Irvelt Chery (OPL) qui dit regretter l’attitude des députés du PRI estime néanmoins que c’est la mauvaise foi du premier ministre Lamothe qui les a conduits à cette impasse. Me Kedler Augustin qui fait office de conseiller juridique et de porte-parole de Laurent Lamothe désapprouve l’attitude du PRI arguant qu’en tant que parlementaires, ils disposent de suffisamment de moyens et d’instruments légaux pour sanctionner le ou les membres du gouvernement qui se serait (seraient) montré (s) incompétent (s) ou qui n’aurait (auraient) pas respectés des engagements pris. “Justement, a répondu Sadrac Dieudonné, il (Laurent Lamothe) avait boudé toutes les invitations ou convocations qui nous auraient permis d’ exercer nos prérogatives constitutionnelles”.

A cette émission consacrée au 3e anniversaire du drame tristement célèbre du 12 Janvier 2010, des économistes (Gérald Chéry et Patrick Alexis), l’ingénieur-géologue (Claude Preptit), des officiels de l’Agriculture (le ministre Thomas Jacques et le secretaire d’Etat à la production végétale, Fritzner Dorcin) étaient dans ce panel pour parler de la Reconstruction (bilan et perspectives). L’éternel débat de l’inefficacité de l’apport des ONGs étaient introduits par Patrick Alexis et le panel n’était pas d’avis que les ONGs sont responsables de nos malheurs; Fritzner Dorcin est d’avis que le pays doit travailler à mettre en place un cadre légal et des structures suffisamment solides pour que les étrangers ne soient plus les seuls qui décident de nos besoins.

Le ministre Thomas Jacques, sur un autre plan, a indiqué qu’il a bon espoir que l’agriculture va se relever après les dégâts du dernier cyclone. “Nos paysans sont courageux en cela ils sont bien encadrés par l’Etat qui les a aidés (semences et engrais) pour améliorer la production; nous sommes fiers d’annoncer que certaines zones qui fournissaient une récolte de sorgho (petit mil) par année peuvent maintenant aller jusqu’à deux récoltes pour la même période”, s’est réjoui le ministre Jacques. Sur le tremblement de terre lui-même et les leçons qu’on aurait pu en tirer, le géologue Claude Preptit dit déplorer le fait qu’on ait recommencé à construire de la même façon qu’on le faisait avant alors que les risques de nouveaux séismes sont encore présents. Mme Mirlande H. Manigat qui était intervenue en début d’émission (par téléphone) a convié la nation à un devoir de mémoire pour qu’on s’en souvienne toute notre vie. Elle suggère qu’on ouvre un registre pour que les familles viennent inscrire les noms des proches tombés lors de cette tragédie sans précédent dans l’histoire de l’humanité. “On ne dira plus seulement 300.000 âmes étaient tombées; il y aura aussi des noms”.

Photos de Wilner St-Val

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