Wednesday, May 1, 2024
HomeHAITIPolitiqueLe président du sénat Simon Dieuseul Desras à la 3ème conférence «internationale...

Le président du sénat Simon Dieuseul Desras à la 3ème conférence «internationale pour l’équilibre du monde» à la Havane (Cuba)

Simon Dieuseul DesrasHier a pris fin à La Havane (Cuba) la troisième Conférence internationale pour l’équilibre du monde  qui a réuni du 28 au 30 janvier au Palais des Conventions plus de 800 délégués venus du monde entier. De nombreux intellectuels et dirigeants  politiques européens et latino-américains dont les présidents des sénats français (Jean Pierre Bel) et haïtien (Simon Dieuseul Desras) ont participé à cette conférence organisée dans le cadre de la célébration du 160ème anniversaire de naissance de José Julian Marti y Perez (intellectuel et héros national cubain 1853-1895).

Le point fort de cette conférence a été la déclaration de José Martí pour la solidarité mondiale adoptée par les les délégués et signée par de nombreux intellectuels et lue par Ignacio Ramonet (ancien directeur du Monde Diplomatique). La déclaration de La Havane met en garde contre les dangers de la guerre nucléaire, les changements climatiques et la crise sociale résultant de l’aggravation des inégalités économiques.

Le discours prononcé par le président du sénat, Simon Dieuseul Desras, à la clôture de la troisième Conférence internationale pour l’équilibre du monde à la Havane (Cuba)

Distingués invités et participants,

Chers amis,

C’est pour moi un grand honneur de pouvoir participer à cette importante rencontre internationale sur “un monde équilibré”, convoquée a l’occasion du 160eme anniversaire de la naissance de Jose Marti.

Je remercie la Sociedad Cultural Jose Marti de m’avoir invité.

Je salue la présence de ce parterre d’hommes d’Etat, d’intellectuels engagés, de militants venus de divers coins de la planète, témoigner de la portée universelle de la pensée du plus universel des Cubains.

Le thème choisi pour cette conférence traduit toute notre inquiétude face aux conséquences désastreuses des crises à rebondissements et de plus en plus graves qui affectent la planète et menacent le devenir de l’espèce humaine.

Cette conférence a coïncidé avec la tenue du sommet de la CELAC, ce mécanisme d’intégration mis en place par les pays de l’Amérique latine et de la Caraïbe pour que souverainement et solidairement leurs peuples puissent décider dans leur quête de justice, de dignité et de progrès. Avec beaucoup de fierté et de satisfaction, je salue l’avènement de Cuba à la présidence de cet important organisme régional. C’est un honneur qui rejaillit sur toute la Caraïbe. C’est aussi une grande responsabilité à laquelle Cuba s’acquittera avec tout le prestige et le respect que lui confère la révolution des humbles, par les humbles et pour les humbles.

Il y a plus de deux siècles, le monde était dominé par les puissances esclavagistes et colonialistes et dirigé par les Rois, Empereurs, Princes. Il s’agissait d’un monde déséquilibré dans lequel tout fut décidé par les grands et les puissants. Des législations mercantiles transformaient, en appendices, les petites nations qui ne pouvaient produire et vendre qu’aux métropoles. C’est dans ce contexte d’injustice, d’exploitation, de crimes de lèse humanité que les Jacobins Noirs de St Domingue apportèrent une contribution inestimable pour un « monde équilibré » en mettant à bas le système esclavagiste et colonialiste et en proclamant la première république nègre libre du monde. Les ondes de choc de cette révolution se firent sentir à travers toute la planète. Cette révolution victorieuse d’un peuple héroïque, généreux et solidaire fut l’élément détonateur des luttes émancipatrices dans toute l’Amérique latine. Pour avoir osé, Haïti dut subir pendant une cinquantaine d’années, un blocus et une quarantaine de la part des puissances racistes et revanchardes. Dans un contexte historique différent, c’est ce prix que Cuba est en train de payer pour avoir revendiqué son droit a la souveraineté et à l’autodétermination.

Jusqu’à la fin du 19ème siècle, Haïti a représenté le phare de la liberté et le symbole de l’émancipation humaine. Elle a été la terre d’asile, de pèlerinage, de support et d’espoir des anticolonialistes, des anti-esclavagistes, des révolutionnaires qui luttaient pour un nouvel ordre des choses. Un des illustres révolutionnaires à avoir touché le sol d’Haïti fut José Marti. En 1893, l’intellectuel haïtien Anténor Firmin, auteur de « De l’égalité des races humaines » l’accueillit dans la ville du Cap et partagea avec lui le projet d’une Confédération Antiléenne pour la défense des intérêts de la Caraïbe qui fut le principal centre de rivalités entre les puissances de l’époque et le lieu par excellence dans leur processus d’accumulation du capital. L’idée de la mise en place de la Confédération antiléenne fut non seulement approuvée par Marti mais aussi entérinée par Betances, Carvajal, Hostos, Luperon. Sans crainte de nous tromper, nous pouvons affirmer que dans notre Caraïbe, des leaders conséquents réfléchissaient déjà sur la façon de contribuer à l’avènement « d’un monde équilibré ».

Aujourd’hui, face à l’appétit démesuré des puissances d’argent, au cynisme des marchands de canons, aux crises économiques à répétition, aux préoccupants et graves problèmes de la faim, de la pauvreté, aux désastres écologiques, la lutte pour « un monde équilibré » demeure un impératif.

Un monde de justice et de paix ne peut être construit sur les bases établies par les internationales de la richesse encore moins dans la chaleur des guerres et des désastres écologiques. La situation à l’échelle mondiale nous interpelle tous.

Je profite de l’opportunité qui m’est offerte pour rendre hommage à la coopération d’Haïti avec Cuba et le Venezuela. Elle symbolise et préfigure un nouveau type de relations basé sur le respect et la solidarité. Cette initiative de Fidel qui a recueilli l’adhésion sans faille du Président Chavez doit nous inspirer dans notre quête collective « d’un monde équilibré ».

Distingués organisateurs de la conférence,

Par ma voix, le Parlement et le peuple haïtien vous remercient chaleureusement, à nouveau, de l’invitation qui leur a été faite de participer a un si grand événement.

Chers amis et participants,

Je vous exhorte à vous inspirer de l’humanisme, de l’intelligence et de la vision de Jose Marti, Francisco de Miranda, Jean- Jacques Dessalines, Alexandre Pétion dans cette grande croisade pour un monde équilibré de justice, de paix, de progrès et de solidarité. Ce bon et juste combat que nous avons décidé de mener donnera inévitablement naissance à ce monde que nous souhaitons et rêvons tous.

Merci de votre attention.

 

Sénateur Simon Dieuseul Desras

Président du Sénat de la République d’Haïti

Président  de l’Assemblée Nationale

La Havane le 30 janvier 2013

- Advertisment -

LES PLUS RECENTES