Entretien avec Gary Guilloteau, Conseiller pédagogique (Brockton, MA)
En dehors d’une pédagogie adaptée à l’apprentissage à distance et de la maîtrise des fonctionnalités de certains outils numériques par les apprenants et les enseignants, la présence en temps réel de nos enfants dans les salles de classe virtuelles demeure un souci majeur pour les administrateurs de nombreux districts scolaires.
Au début de la pandémie (Mars à Juin), rares étaient les écoles publiques aux Etats-Unis qui offraient des cours à distance en temps réel à la clientèle scolaire faute de ressources financières et technologiques. Les matériels et contenus pédagogiques (fichiers, vidéo) étaient délivrés par voie électronique aux élèves. Alors, ces derniers n’avaient qu’à compléter les travaux qui leur étaient quotidiennement assignés. Il n’y avait pas à proprement parler de communication interactive entre enseignants et apprenants. Dans certains districts scolaires, des professeurs n’étaient pas toujours disponibles pour répondre aux questions des élèves même par téléphone.
Puis progressivement, fin Avril-début Mai, les structures de l’enseignement à distance commençaient à prendre forme avec l’achat d’ordinateurs portables pour les élèves, le choix des services de communication visioconférence (zoom et/ou microsoft Teams) et à partir de l’été la mise en place de plateforme numérique.
A souligner que dès le mois d’Avril, un système d’apprentissage virtuel en temps réel fonctionnait avec une certaine efficacité dans les districts scolaires qui utilisaient, avant la crise sanitaire, les services et produits liés à l’éducation développés par le géant de la Sillicon Valley (chromebook, Google Docs, Sites et Slides). C’est une question de moyens (ressources financières) mais aussi et surtout de vision au niveau des responsables politiques de l’éducation au niveau local.
Aux Etats-Unis, le Ministère de l’Education (au niveau fédéral) ne gère pas l’enseignement municipal. Sur le plan financier, il ne contribue que pour un misérable 8% (un Kaka Haran, dirait notre Andris Riché national). Les Etats définissent les grandes lignes du cadre curriculaire de l’enseignement (les fameux “Curruculum Frameworks”) et financent parfois à hauteur de 40-60 % le système des écoles publiques. Les Commissions scolaires – School Committee – (élues généralement mais parfois choisies par le Maire de la commune) sont en fait les premiers responsables de l’éducation au niveau municipal. Tou est décidé par ces Commissions scolaires : du plan stratégique au choix du personnel administratif et enseignant en passant par la sélection de vendeurs de produits ou de services pour le district scolaire.
Le virtuel pour au moins pour le premier trimestre de l’année 2021
Ce sont les indicateurs de la Covid-19 (notamment les taux d’incidence, de positivité des tests virologiques et le mombre et le pourcentage de lits occupés par des personnes en réanimation) qui dictent la décision des responsables de l’éducation sans mettre de côté le débat idéologique entre gouverneurs Républicains plus favorables à un retour de nos enfants dans les salles et de classe et gouverneurs Démocrates optant pour l’enseignement à distance s’allignant sur la ligne exprimée depuis Mars dernier par les syndicats d’enseignants.
Comment a fonctionné l’enseignement à distance dans le district scolaire de Brockton (Massachusetts) pendant le premier trimestre de l’année académique 2020-2021 (Septembre – Décembre ?
Comment fonctionne l’école buissonnière en mode virtuel.
Gary Guilloteau, Conseiller pédagogique dans le système des écoles publiques de Brockton est notre invité.
