Tuesday, May 7, 2024
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18 Novembre: Le discours de Martelly, une victoire pour l’Occident

Coincé dans le dilemme d’une communauté internationale visiblement méfiante vis à vis de la perspective d’une remobilisation de l’Armée et les pressions sans cesse croissantes des anciens soldats accrochés à cette promesse de campagne du président, Michel Martelly a parlé ce 18 Novembre en fait pour ne pas dire grand chose. Dans un langage “codé”,  il a fait savoir la mise en place de la nouvelle Armée n’est pas pour demain.

Coincé dans le dilemme d’une communauté internationale visiblement méfiante vis à vis de la perspective d’une remobilisation de l’Armée et les pressions sans cesse croissantes des anciens soldats accrochés à cette promesse de campagne du président, Michel Martelly a parlé ce 18 Novembre en fait pour ne pas dire grand chose. Dans un langage “codé”,  il a fait savoir la mise en place de la nouvelle Armée n’est pas pour demain. Il n’a donné aucune date pour que les militaires reprennent du service; il a même fait retrait sur quelques acquis comme l’effectif de la force qui n’est plus connu alors que des documents antérieurs de la présidence avaient laissé entendre qu’elle serait de 3500 âmes et non plus, le président ne sait plus comment il va mobiliser les fonds pour la force alors qu’il avait auparavant dit que l’argent était là (90 millions ramené à 26) et dans un deuxième temps, il avait envisagé de prélever un pourcentage du budget d’un certain nombre de ministères pour alimenter le fonds de l’Armée d’Haiti.

Michel Joseph Martelly est revenu avec la formule consacrée: une commission civile devra décider de tout ça. Quand les pro-Armée ont finalement entendu le chef de l’Etat annoncer la date du 1er Janvier 2012, ils se sont dits enfin une date-butoir pour la sortie des premiers éléments de cette force armée vraiment haïtienne; en réalité, il n’en était rien de tout cela; c’était seulement une échéance pour communiquer à la nation la feuille de route     que la Commission aura définie. Comble de l’ironie, cette annonce pourrait être retardée si la commission juge insuffisant le délai de 4 mois à lui accordé pour faire son travail. Alors là, l’on se demande si le président Martelly a une idée du nombre de commissions sous des Administrations antérieures (Boniface-Latortue, Préval) qui sont souvent composées d’experts et  qui avait cette même responsabilité et dont les rapports sont restés dans les tiroirs.

Le vrai gagnant dans cette histoire est sans doute la communauté internationale avec les États-Unis, la France et le Canada en tête, qui n’ont jamais caché leur opposition à cette idée. Ottawa par exemple qui s’est exprimé avant-hier sur le sujet a ouvertement dit qu’il ne soutiendrait pas ce projet pour lequel pas un centime du Canada ne sera dépensé. La priorité devrait être, pour le Canada, les dizaines de milliers de sinistres vivant sous les tentes depuis le 10 Janvier 2010. Martelly qui était monté sur ses grands chevaux lors d’une rencontre avec la communauté internationale récemment à Port-Au-Prince où il lui aurait notamment dit “avec ou sans votre argent, je remobilise l’Armée” est revenu sur terre pour faire un discours qui ne dérange en rien le plan et les “4 volontés du blanc”.

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