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Acide, pimenté et un brin révolutionnaire, le Coordonnateur National de l’OPL était égal à lui-même à cette émission de Ranmase ce samedi sur Caraibes FM où il partageait le panel avec les économistes Lesly Péan et Nesmy Manigat ainsi que les professeurs Jean Vernet Larose et Fritz Dorvilier. Sauveur Pierre Etienne qui opinait sur le débat ouvert depuis quelque temps sur l’opportunité de la publication de l’amendement constitutionnel par le président Martelly s’est offusqué du fait que celui-ci ait ignoré un travail d’experts présidé par le très respecté Gérard Gourgue qu’il avait lui-même commandité et qui a recommandé que l’amendement reste dans les tiroirs pour avoir dépassé les délais prévus pour sa publication. |
“Aujourd’hui, sous les diktas du blanc, il (Martelly) souhaite le publier mais, ce sera pour sa perte”, avertit le professeur Pierre Etienne. Fritz Dorvilier, jeune et talentueux sociologue du panel est d’avis contraire. Il croit, à l’instar de plusieurs autres juristes qui l’ont précédé à Ranmase comme le Dr Monferrier Dorval ou Me Aviol Fleurant, que le chef de l’Etat qui avait fait sortir un arrêté inapproprié, donc sans conséquences de fait pour rapporter la loi constitutionnelle, peut aujourd’hui revenir sur cette “erreur” pour constater que l’amendement était déjà en vigueur et qu’il importait de corriger les erreurs matérielles relevées. Le professeur Larose pense que la publication de cet amendement causera plus de problèmes qu’elle pourra en résoudre alors que Lesly Péan estime que le mal est infini avec ou sans la publication de l’amendement constitutionnel.
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“C’est la conséquence d’un système décousu et mal parti qui fait la promotion du vagabondage et qui donne une prime à la médiocrité; c’est d’ailleurs pourquoi dans mon livre sur Anténor Firmin, je parle de changer les choses sans prendre le pouvoir”. Nesmy Manigat qui a joué un rôle moteur dans la campagne de Mme Mirlande Manigat dit comprendre le drame haïtien à partir de l’illustration du panel de l’émission du jour. “Voilà autant de compétences réunies en un même lieu et qui parlent pour le changement de ce pays et qui, non seulement, n’ont aucune responsabilité dans l’Etat mais, dont les idées ne seront très certainement pas prises en compte”. L’économiste, fonctionnaire international estime qu’avec un tel mépris des compétences et des valeurs, “nous n’irons nulle part”. |
“Déjà, ajoute Nesmy Manigat, ce débat sur la publication ou non de l’amendement constitutionnel est la preuve par quatre que le pays va mal; derrière ce débat inutile et improductif se cachent toutes les lacunes d’une société qui n’a qu’à s’en prendre à elle-même si la République voisine se trouve aujourd’hui à des années-lumières de la nôtre”. Sur cette question des relations difficiles entre les deux pays se partageant la souveraineté de l’île, le panel dans son ensemble prône la mise en place d’une politique axée sur la revalorisation de nos valeurs, nos spécificités pour changer la balance (commerce et autres) très nettement défavorable à Haiti ces temps-ci.
“On n’a pas à développer un nationalisme de faux aloi en oeuvrant pour le boycott des produits dominicains ou en manifestant contre leurs intérêts chez nous, reconnaissons que si leurs produits n’étaient pas disponibles sur notre marché, on serait obligés de les acheter à Miami ou ailleurs et ils nous coûteraient bien plus chers”, a dit Fritz Dorvilier.
