Friday, April 26, 2024
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Ranmase sur Caraïbes FM: «On ne peut accepter l’improvisation au plus haut niveau de l’Etat », dixit Steven Benoit

Le sénateur Steven Benoit présenté pourtant comme ami personnel et de longue date de Miche l Martelly n’a pourtant pas fait dans la dentelle hier samedi à l’émission Ranmase pour critiquer la gestion de l’ancien chanteur et sa vision des choses et du pays. Steven Irvenson Benoit s’explique mal que le chef d’Etat ait choisi de faire son discours sans y inclure aucune des résolutions votées par le sénat de son pays sur la durée du mandat et la mission de la MINUSTAH et sur l’adhésion de la Palestine demandée par Mahmoud Abbas à l’ONU.

Le sénateur Annick François Joseph, décidément opposant déclaré à  Martelly, croit que ce dernier a fait un discours vide, creux, sans relief surtout sans  rapport avec la réalité du terrain. «L’ONU est une tribune de droit de l’homme et de souveraineté des peuples, Martelly a raté l’occasion de faire valoir le droit à  l’autodétermination du peuple haïtien ; il a préféré tantôt dénoncer tantôt vanter les mérites d’une force onusienne dont pourtant les haïtiens n’en ont pas besoin». Le sénateur Latortue est resté prudent sur la question mais, n’a pu s’empêcher de regretter que la résolution sur le départ de la MINUSTAH qu’il avait lui-même soumise à l’Assemblée des sénateurs n’ait pas été prise en considération par le président Martelly.

Le député Guy Gérard George de la plateforme INITE est d’un avis contraire ; il ne croit pas que le discours du président Martelly  à  l’ONU soit si vide comme le rapporte le sénateur Annick François Joseph mais, a lui aussi déploré le mépris fait dans ce discours aux principales préoccupations du sénat haïtien. Me Kedler Augustin qui a eu souvent à prendre la défense du chef de l’Etat à  l’émission a renvoyé la balle dans le camp des parlementaires, leur reprochant notamment de n’avoir pas pris ces résolutions plutôt et comme ca, elles auraient toutes les chances de figurer dans l’intervention du chef de l’Exécutif à  la tribune de l’ONU.

Steven Benoit, encore lui est revenu sur l’Administration de Martelly pour déplorer les nombreuses lacunes observées dans la gestion de la chose publique. Il veut pour preuve les derniers arrêtés présidentiels concernant les nominations de certains directeurs généraux de l’Administration publique. Cette dernière mesure s’est appuyée sur une résolution du conseil des ministres accordant autorité pleine et entière au président de la République pour opérer ces changements ; Or, dit le parlementaire, il est de notoriété publique que le conseil des ministres  à laquelle on a fait référence n’a jamais eu lieu et que les ministres eux-mêmes (au moins trois) se sont plaints auprès du sénateur Benoit d’avoir été au courant de rien de tout cela.

«Je leur ai dit de dénoncer la situation dans la presse ; s’ils ne le font pas ; je ne peux rien faire pour eux», a déclaré le sénateur Benoit qui a épinglé son collègue Latortue qui aurait, dans une autre émission, déclaré qu’il reviendrait aux concernés (les ministres du gouvernement démissionnaire) de dénoncer ces nominations et que s’ils ne le font pas, elles seront considérées comme valides. Le sénateur Latortue a  confirmé ce qu’il avait dit indiquant que ces ministres sont trop attachés à leurs privilèges pour oser dénoncer en public ces faits.

L’ancien président du sénat Kelly C. Bastien est intervenu par téléphone pour exprimer son désaccord au sénateur Latortue arguant que le sénat et même la société n’ont pas à attendre que les ministres critiquent ces nominations pour les déclarer illégales. «De toute façon, rappelle t-il, le premier ministre est invité à venir avec les minutes de cette résolution en conseil des ministres au sénat de la République et la cause devra être traitée et elle sera portée à  la connaissance du monde entier». Steven Benoit, devant tant d’amateurisme et de non respect des principes élémentaires de gouvernance a indiqué qu’on ne peut accepter l’improvisation au plus haut échelon de l’appareil de l’Etat.

Sur le chapitre de la ratification du Dr Conille, les sénateurs Benoit et Joseph qui sont membres de la commission d’enquête sur les documents de l’intéressé ont  fait valoir qu’ils sont tenus d’observer la neutralité en public pour ne pas influencer l’opinion sur le rapport et le vote à venir. Guy Gérard Georges qui a affiché, tout au long de l’émission une position pro-Conille a souligné une intervention antérieure du sénateur Latortue  ou celui-là avait indiqué qu’il est responsable d’un parti dont les députés avaient déjà voté dans un sens donné et qu’il serait très probablement tenu de respecter cette même position dans le vote du choix du premier ministre désigné au sénat. L’intéressé n’a pas démenti alors que Me Augustin qui avait travaillé comme expert sur le rapport de la commission d’enquête à  la chambre des députés a soutenu que le travail était bien fait pour répondre aux critiques des sénateurs William Jeanty et Anacasis Jean Hector. Il dit d’ailleurs souhaiter que le sénat prenne en compte les mêmes considérations, particulièrement sur la question de la résidence du PM.  

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