Sunday, May 5, 2024
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Ranmase : «Il ne manquait que Jésifra et Tonton Bicha au palais National jeudi soir», Himmler Rebu

Le débat était lancé par le sénateur Joseph Lambert qui indiquait que la discussion était maintenant close et que la vérité avait jailli sur la nationalité du chef de l’Etat. Quelle vérité, questionnait alors l’ancien colonel de l’Armée d’Haïti : «Vous voulez sans doute parler du théâtre de jeudi soir au palais national avec des acteurs pas du tout aguerris dans l’art de la duperie et un scénario qui laisse beaucoup à désirer », s’est empressé d’indiquer Himmler Rebu qui, avec un brin d’ironie, ajoute « qu’il ne manquait au palais national que les comédiens Jesifra et Tonton Bicha ».

Le dirigeant du GREH croit, au contraire, que le président Michel Joseph Martelly a compliqué davantage la situation avec le hideux spectacle de la semaine au palais national. Il ouvre de nouvelles  pistes pour l’enquête qui, de  l’avis du colonel, ne fait que débuter. Par exemple, le sénateur Youri Latortue a déclaré que le nom qui figure sur la carte de résidence du président  est Michael et non Michel Martelly ; là encore, il faut aller voir et que sans doute, l’intéressé  pourrait avoir acquis  la nationalité américaine sous un autre prénom.  Le professeur Patrice Dumont s’est lui-même intéressé au rôle joué par l’ambassadeur américain dans cette affaire. « Il était indécent à mon sens car, il a répondu à une question d’une délicatesse extrême en public  et avec une légèreté déconcertante provoquant une délivrance dans le camp de Martelly ; je ne sais pas si vous avez lu la joie et les gestes festifs de toute l’assistance y compris de l’épouse du président Martelly (elle a applaudi des deux mains) quand le diplomate a dit que le président  n’est pas américain ». Cette attitude, selon Patrice Dumont, « nous interpelle car, on n’a pas besoin de me dire que je respire pour le croire puisque je suis vivant ; je n’ai non plus pas besoin de fêter si on me le dit puisque c’est l’évidence même ; de la même façon, je n’aurais pas besoin de crier sur les toits du monde que je suis heureux parce qu’un ambassadeur d’un pays étranger me dit que je suis haïtien ».

Toujours  concernant la présence  de l’ambassadeur Kenett Merten à la cérémonie de jeudi dernier  au palais national, le sénateur Jean-Baptiste Bien-Aimé a rappelé certaines dispositions de la Convention de Vienne sur les Relations diplomatiques et consulaires pour signifier au diplomate qu’il avait outrepassé ses fonctions. « Je ne ferai pas plus de commentaire sur son cas ni non plus sur la comédie en elle-même jouée au palais national ; et de plus, personne ne nous impressionnera avec la menace du retrait d’un visa américain, la vérité  finira par être connue et les masques tomberont un jour », a encore déclaré le parlementaire du Nord-est. Le sénateur Youri Latortue qui jouait le rôle de défenseur du président Martelly à l’instar du sénateur Lambert  dans ce panel de Ranmase ce samedi a indiqué que les gens cherchent à minimiser la portée de l’événement alors qu’en réalité, il a permis une grande avancée puisque les passeports du président Martelly ont finalement été transmis à la commission sénatoriale d’enquête et c’est justement ce que tout le monde voulait.

Le dirigeant de Ayiti en Aksyon (Haiti en Action) a aussi défendu ‘’Religion pour la Paix’’ vilipendée par le panel en indiquant que cette structure a en quelque sorte remplacé la commission de conciliation prévue par la Constitution de 1987 et que son travail était salutaire. Jn-Baptiste Bien-Aimé et le colonel Himmler Rébu notamment avaient dénoncé le fait que le chef de l’Etat ait cherché à contourner le sénat en remettant les documents  à une entité (Religion pour la Paix) qui n’avait aucune compétence légale pour cette tâche. « Il voulait nous mettre face au peuple et face à la communauté internationale », avait aussi confié le sénateur Bien-Aimé.

Le débat autour de l’insécurité galopante qui frappe le pays depuis quelques mois avait débouché sur l’incontournable question de l’opportunité de la présence ou pas de l’Armée  d’Haïti et les alliés ont changé de camp. Le sénateur lavalas Jn-Baptiste était pour ainsi dire seul à croire que le pays a d’autres priorités et qu’une Armée budgétivore peut attendre (Patrice Dumont ne s’étant pas prononcé sur le sujet).  Et sur la sommation faite au juriste Me André Michel par le president Martelly pour ses accusations concernant la “milice rose”, Jn-Baptiste Bien-Aimé a repris les mêmes termes pour indiquer qu’il existe bien dans le pays une milice rose qui fonctionne sous les ordres du président Martelly et l’ensemble du panel a jugé inopportune cette attaque en justice du chef de l’Etat contre le dirigeant du groupe 77.

Photos de Wilner Saint-Val

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