Friday, April 26, 2024
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Ranmase: de graves accusations de corruption sur les épaules de Pierre Simon Georges

Invites de Ranmase du 20 Avril 2013Le moins que l’on puisse dire c’est que cette émission de Ranmase hier samedi sur Caraibes FM a été un long calvaire pour le nouveau conseiller électoral et nouveau trésorier du CT-CEP qui, malgré son absence au panel, a été, définitivement, la grande vedette (malheureuse bien sûr) de ce show. Le coup de semonce est venu du volcanique député de Dame-Marie Aklush Louis Jeune qui avait une seule mission: dénoncer et “démasquer” Pierre Simon Georges et pour cela, il n’a eu besoin que de quelques minutes (puisqu’il est reparti aussitôt après avoir dénoncé « la supercherie de l’ancien député de la 45e législature).

En fait, le transfuge de l’OPL est arrivé à l’émission énervé, avec les mines serrées et contrariées tant il était remonté contre M. Georges qualifié carrément de “magouilleur”. Selon le député, le conseiller électoral s’est fait payer par l’exécutif pour trahir le parlement qu’il représente au Collège électoral et vendre son vote pour faciliter la victoire de Emmanuel Ménard à la présidence au détriment de Léopold Bélanger qu’il était supposé soutenir, selon les consignes des parlementaires, particulièrement les présidents des deux Chambres du parlement.

Au téléphone, l’accusé s’est défendu, jurant devant  tous les dieux qu’il n’a pas été approché par le pouvoir. “Un seul secteur a tenté en vain de me soudoyer et il n’est pas dans l’entourage du pouvoir”, a dit un Pierre Simon Georges visiblement secoué par le scandale et qui a dénoncé une campagne de dénigrement entreprise pendant toute la semaine contre sa personne à laquelle a participé l’émission Intersection (sur Caraibes avec JMM). Les explications du conseiller électoral n’ont pas convaincu grand monde, en tout cas pas le député Louis-Jeune qui dit détenir des détails sur le lieu où la transaction (pour monnayer le conseiller) a eu lieu et aussi sur le montant de l’avance qui lui aurait été versé. “Je suis formel là-dessus et M. Georges peut me traîner devant les tribunaux s’il le souhaite”, a encore dit Aklush Louis Jeune conforté dans ses propos par le député Saurel Jacinth (au téléphone).

L’ancien président de la Chambre basse reconnaît que Pierre Simon Georges faisait référence à lui quand il dit qu’on a tenté de le soudoyer. “Ce qu’il a oublié de dire c’est que je le sourdoie tous les jours puisque j’étais toujours là pour lui et depuis des années”, s’est emporté l’élu de Moron/Chambellan qui apporte des précisions autour de la réplique du conseiller. “En réalité, puisque c’est moi qui étais venu avec lui à la Chambre basse sous ma présidence, et puisque aussi je m’étais battu pour qu’il soit désigné pour aller au CT-CEP, j’ai dit à Simon s’il avait besoin de quelque chose, il n’avait qu’à venir me trouver ou d’autres collègues comme le président Tholbert et en aucun cas, il ne devait écouter les sirènes du pouvoir pour vendre sa conscience; il ne m’a pas écouté”, a déclaré M. Jacinthe.

Le député de Léogane sur lequel Pierre Simon Georges pouvait compter l’a, lui-aussi,  “abandonné”: “Je ne suis pas en mesure de dire si oui ou non le conseiller a été acheté mais, néanmoins, je trouve surprenant que lui et Marie Cluny Dumay aient voté en faveur du candidat du pouvoir (M. Ménard) et qu’ils aient tous les deux intégré le bureau (vice-présidente elle-même); dans ce cas, seul le conseiller Néhémie Joseph a respecté les consignes de vote du parlement; alors les deux autres ont pour devoir de s’expliquer”, a dit Me Danton Léger d’autant plus contrarié que lui et ses collègues au parlement, se rappelle-t-il,  avaient dû batailler ferme pour imposer Pierre Simon Georges au pouvoir qui entendait combattre son choix. Cette affaire avec le scandale qui est en résulté a provoqué  un vif débat sur la corruption dans ce système.

Alors que l’ambassadeur Edwidge Lalanne a essayé de minimiser l’impact du scandale en indiquant par exemple que les parlementaires auraient dû faire l’économie de ce sujet pour l’opinion en “lavant les linges sales en famille”, l’agronome Jean André Victor est d’un avis contraire et le panel aussi. “En politique, au contraire, les linges sont du domaine public et on peut pas les traiter en famille”. Le Dr Dunois Eric Cantave n’est lui-même pas étonné devant ce déballage public qui avilit encore plus nos institutions et nos hommes. “Même un jeunot en politique pouvait s’attendre à ces scandales dans la mesure où le processus était vicié à la base et que l’esprit perfide (met dame) prédominait; le public sait déjà à quel type d’élections il est en droit d’attendre des hommes et des femmes de tempérament d’aussi calamiteux et honteux; de toute façon, je ne crois pas qu’il y aura d’élections dans le pays cette année “, a encore dit celui qui se considère toujours comme dirigeant du KONAKOM.

Comme pour soutenir Me Newton St Juste et Me André Michel sommés en justice par le pouvoir en fin de semaine dernière pour leurs propos accusatoires (corruption), Dr Cantave a repris les mêmes accusations pour indiquer qu’il est clair dans l’esprit de tous que ce pouvoir est déjà qualifié de champion (toutes les catégories) en matière de corruption et qu’il peut commencer par faire préparer des centaines de milliers de sommations pour les compatriotes  qui ne vont pas manquer de claironner ces mêmes accusations à travers le pays les prochains jours.

Arnel Bélizaire, initiateur avec Me Mario Joseph, d’une pétition appelant les haïtiens à mettre leurs noms et NIF/CIN au bas du document pour dénoncer la corruption érigée en système et demander au parlement de destituer le président Martelly et renvoyer le gouvernement Lamothe a indiqué que 19.000 signatures ont déjà été  enregistrées et que du Nord au Sud, les appels se multiplient en faveur de la pétition.

“Il y a un engouement sérieux et nous envisageons de recueillir au minimum 800.000 signatures et ainsi mettre en déroute le président Martelly qui n’avait été élu que par 700.000 voix”, a indiqué le député de Delmas/Tabarre. Sur le mandat envoyé à l’ancien président Jn Bertrand Aristide, l’un des avocats de ce dernier, Me Mario Joseph a dénoncé  une campagne de persécution politique pour détourner l’attention des vrais problèmes du pays. Le juriste, militant des droits de l’homme, croit que le pouvoir qui est en perte de vitesse et qui n’est pas certain de faire bonne figure dans les prochaines compétitions électorales cherche par tous les moyens à distraire le pays et trouver un heureux prétexte pour ne pas les organiser.

L’agronome Victor n’est pas contre l’idée que tous les hommes et femmes, quel que soit leur rang social ou politique, soient astreints à l’exercice de s’expliquer devant la justice mais, il dit qu’il s’opposerait à toute vengeance à motivation politique.

Photos : Wilner St-Val

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