Friday, April 26, 2024
HomeINTERNATIONALEuropeOmicron: ce que l'on sait de la virulence et des symptômes de...

Omicron: ce que l’on sait de la virulence et des symptômes de ce nouveau variant

Le potentiel de propagation rapide de ce nouveau variant dans le monde inquiète. Mais pour le moment, peu de données sont disponibles sur la virulence de cette mutation.

La détection du variant Omicron du Covid-19 dans plusieurs pays européens inquiète ces derniers jours. Encore grandement inconnu, son grand nombre de mutations fait craindre à la communauté scientifique qu’il en tire une plus grande contagiosité, une résistance aux vaccins actuellement utilisés, ou encore une plus grande virulence. Ce dernier point est particulièrement surveillé, car cela pourrait entrainer une forte hausse des admissions à l’hôpital et du nombre de morts.

Ce variant a été classé VOC par l’Organisation Mondiale de la Santé, soit “Variant Of Concern”. Cela signifie effectivement que les mutations détectées entraineraient plus de contagions, une virulence accrue ou encore une “diminution de l’efficacité des mesures de santé publique”, comme le vaccin. Mais tous ces points restent encore à l’étude, et “il n’y a actuellement aucune information suggérant que les symptômes associés à Omicron sont différents de ceux d’autres variants”, note l’OMS.

“Ce n’est parce qu’il a plus de mutations qu’il est plus pathogène”

Pour l’instant on ne sait “pas grand-chose” sur la virulence de ce variant, explique sur BFMTV Mylène Ogliastro, vice-présidente de la société française de virologie. Il n’y a “rien de plus grave” de détecté, “donc c’est pour cela qu’il faut raison garder et surtout ne pas alerter, ce n’est pas parce qu’un virus est plus transmissible qu’il sera de facto plus virulent”, explique-t-elle.

Actuellement, ce que l’on sait, c’est que le variant Omicron du Covid-19 présente beaucoup plus de mutations que le variant Delta, selon une première “image” réalisée et publiée par le prestigieux hôpital Bambino Gesù de Rome. Mais “cela ne signifie pas automatiquement que ces variations sont plus dangereuses, simplement que le virus s’est encore adapté à l’espèce humaine en générant un autre variant”, précisent les chercheurs.

“D’autres études nous diront si cette adaptation est neutre, moins dangereuse ou plus dangereuse”.

L’OMS souligne que “les données préliminaires suggèrent qu’il y a une augmentation des taux d’hospitalisation en Afrique du Sud”, où le variant Omicron représente une part majoritaire des infections détectées, “mais cela peut être dû à l’augmentation du nombre global de personnes infectées, plutôt qu’à une infection spécifique par Omicron”, explique l’organisation internationale. En effet, mathématiquement, plus il y a de personnes infectées par le Covid-19, plus il y a d’hospitalisations, mais il reste difficile pour le moment de calculer la part de personnes touchées par Omicron développant des maladies graves.

“Est-ce qu’il est plus dangereux que les autres? Pour le moment on n’a aucun élément pour penser qu’il est plus pathogène et ce n’est pas parce qu’il a plus de mutations qu’il est plus pathogène” explique le docteur Boris Hansel, consultant santé pour BFMTV.

“On a beaucoup d’éléments pour penser que au contraire, le fait qu’un virus mute, cela diminue sa pathogénicité”.

Un variant moins virulent?

Des observations préliminaires laissent penser que, au contraire, ce variant pourrait même entrainer des symptômes moins graves, et différents de ceux provoqués par exemple par Delta. Angélique Coetzee, une médecin sud-africaine, qui a traité une trentaine de patients Covid contaminés par le nouveau variant Omicron, a déclaré ces derniers jours n’avoir constaté pour l’instant que des convalescences sans hospitalisation et parle de “symptômes légers”.

Egalement présidente de l’Association médicale sud-africaine, elle a expliqué sur la BBC avoir reçu ces patients aux tests Covid positifs mais aux symptômes inhabituels. La majorité étaient des hommes âgés de moins de 40 ans et un peu moins de la moitié étaient vaccinés. Outre la “fatigue extrême” qu’elle a observé chez ces patients, ils souffraient de courbatures, d’une toux sèche ou “d’une gorge qui gratte”, a-t-elle détaillé à l’AFP. Seulement quelques-uns avaient une faible fièvre. Elle déclare avoir alerté les autorités sanitaires le 18 novembre sur ce “tableau clinique ne correspondant pas à Delta” – le variant jusque-là dominant en Afrique du Sud.
Mais ces premières observations pourraient être dues aux patients observés. “Les infections initialement signalées concernaient des étudiants universitaires – des individus plus jeunes qui ont tendance à avoir une maladie plus bénigne – mais il faudra plusieurs jours à plusieurs semaines pour comprendre le niveau de gravité du variant Omicron”, souligne ainsi l’OMS.

“Je ne dis pas que qu’il n’y aura pas de maladies graves” mais “pour l’instant, même les patients que nous avons vus qui n’étaient pas vaccinés ont des symptômes légers”, explique Angélique Coetzee. “Je suis persuadée que beaucoup de gens en Europe ont ce virus, mais cela n’a été que peu détecté parce qu’on était à l’affût de symptômes du Delta”, avance encore le médecin.

L’efficacité des vaccins à l’étude

La virulence de ce variant ne sera donc pas comprise avant plusieurs semaines, ainsi que sa résistance face aux vaccins actuellement utilisés. Il s’agit également d’une donnée importante car les vaccins permettent notamment de diminuer l’apparition de formes graves chez les malades.

“Ce variant a une dizaine de mutations en plus que les variants Alpha ou Delta dans la protéine spike et on sait effectivement que c’est contre cette protéine que peuvent être dirigés les anticorps, ce qui est la base du vaccin”, explique Mylène Ogliastro. “Donc on s’attend effectivement à une diminution de l’efficacité des vaccins mais je rappelle qu’il y avait déjà une diminution avec le variant Delta, ce qui n’en rendait pas moins les vaccins efficaces. Il faut attendre les résultats pour le moment nous n’en savons rien”.

Salomé Vincendon (BFM)

- Advertisment -

LES PLUS RECENTES