Friday, April 26, 2024
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Mme Ginette Chérubin refuse de parapher les résultats définitifs des élections du 20 Mars

Dans une lettre adressée aux conseils électoraux et dont une copie au président René Garcia Préval et à la presse, Mme Ginette Chérubin, représentante du secteur des femmes au Conseil Electoral Provisoire, a expliqué les raisons pour lesquelles elle a refusé de parapher le communiqué du CEP annonçant dans la nuit du 20 Avril 2011 les résultats définitifs des élections du 20 Mars. Cette lettre est venue acculer le patron de l’institution électorale M. Gaillot Dorsinvil et par ricochet le président sortant René Garcia Préval après les prises de position des principaux acteurs de la communauté internationale, du président élu Michel Martelley, de plusieurs organisations haïtiennes d’observation électorale et d’une douzaine de sénateurs.

Objet : Résultats des Élections Présidentielles et Législatives (2010-2011)

Suite à la réunion extraordinaire du Conseil Electoral Provisoire tenue, le 20 mars 2011, enpréalable à la publication des résultats des élections présidentielles et législatives (2010-2011), je tiens à signaler d’entrée de jeu, que je désapprouve le caractère informel et hâtif de ladite séance. Je ne desavouerai pas la totalité des résultats publiés puisque, dès la publication des préliminaires du second tour des élections, certains candidats avaient réussi sans qu’aucun recours ne soit exercé contre eux et que certains jugements ont été rendus en toute équité. Cependant, en dépit de ma volonté de respecter la décision majoritaire par observance des principes démocratiques, il ne m’a pas été possible de parapher les résultats pour les raisons suivantes :

Ø  L’absence d’un rapporteur pour la rédaction du procès-verbal de séance, en

   dépit de mon insistance

 
Ø  Le principe d’endos des résultats sans connaissance des jugements qui n’ont

    pas été présentés en séance


Ø  Le constat fait au niveau d’un échantillon de jugements rendus :



·        manque d’équité pour usage arbitraire et fantaisiste des critères d’analyse

 

·        absence de motifs ou incohérence dans certains dispositifs de jugement:

 

     – des procès-verbaux mis à l’ écart pour les présidentielles et (ou) les 

       sénatoriales ont été comptabilisés, selon les intérets, par le BCEN

      – dans un cas relaté, les membres d’un Bureau de Vote ont également signé 

      pour d’autres BVs et les PVs correspondants ont tous été comptabilisés

      –  des duplicata dûment signés présentés au BCEN en vue de prouver l’erreur

       d’une mise à l’écart commise par Centre de Tabulation de Votes (CTV) pour

       prétendue insuffisance de signatures – selon données postées sur le site

       du CEP – ont été rejetés, d’un revers de main, par des Juges électoraux,

       sans vérification au Centre de Tabulation par avant-dire droit (Article 174.1

       alinea 2 et 190)

     – des cas non considérés au CTV pour absence de LEP, fausses CINs ou

       remplissage avéré – le nombre de votants étant supérieur au nombre de

       signatures enregistrées sur la feuille d’émargement – ont été comptabilisés

       au niveau du BCEN

      – d’autres cas pourraient être relevés

Enfin, compte tenu de la satisfaction quasi générale manifestée par les électeurs après les résultats préliminaires, il est impensable que le BCEN ait conduit à des changements aussi significatifs qu’il apparait dans le tableau des résultats. Ceci revient purement et simplement à désavouer le travail du Centre de Tabulation dont la rigueur obtenue à partir des recommandations de la Commission de l’OEA – sollicitée au premier tour des élections – et d’autres améliorations apportées par le CEP lui-même (Responsable du CTV assisté d’autres techniciens) a été reconnue et saluée, publiquement, par laplupart des concernés : partis politiques, candidats, électeurs, observateurs nationaux et internationaux. Ceci, au point que même la crédibilité du CEP si entachée depuis 2009, en a bénéficié et est entrée dans un processus de réhabilitation.

Pour toutes ces raisons, ma conscience citoyenne interpellée m’oblige à émettre les présentes réserves pour servir et valoir ce que de droit, au nom de la République.

 

20/04/11

 Ginette Chérubin, Arch.

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