La côte de popularité de René Préval au plus bas
Haïti, ce n’est pas la France encore moins les Etats-Unis ; donc, les superstructures n’existent pas et non plus les instituts de sondage dignes de ce nom. Impossible donc d’évaluer, avec plus ou moins d’exactitude, le pourcentage d’opinions favorables ou défavorables du chef de l’Etat ou d’un quelconque membre de son équipe gouvernementale.
La côte de popularité de René Préval au plus bas
Haïti, ce n’est pas la France encore moins les Etats-Unis ; donc, les superstructures n’existent pas et non plus les instituts de sondage dignes de ce nom. Impossible donc d’évaluer, avec plus ou moins d’exactitude, le pourcentage d’opinions favorables ou défavorables du chef de l’Etat ou d’un quelconque membre de son équipe gouvernementale.
De fait, depuis l’avènement du président René Préval pour son second mandat, personne n’est en mesure de dire, sans risque de se tromper, comment réagit la population après chacune de ses mesures ou décisions. Néanmoins, en dehors des ‘’Gallup’’ que nous ne disposons pas, les radios servent de baromètre, de caisse de résonance et elles donnent régulièrement une idée de la perception du public par rapport à la gestion de ses dirigeants et généralement ce sont des signes avant-coureurs avant un danger imminent : le son de la rue. Jean Claude Duvalier et Jean Bertrand Aristide, deux des anciens présidents de la fin du siècle dernier connaissent la chanson pour y avoir goûtée.
René Préval, calculateur froid, a pour lui un sens du compromis qui lui a permis jusque-là de sortir ‘’vivant’’ des crises qu’il prend des fois plaisir à engendrer et il connaît la force de ses faiblesses mais, nul doute qu’il a des mots (peut-être de l’humour), un discours (pas vraiment son fort) pour convaincre aujourd’hui devant l’ampleur d’une catastrophe qui visiblement le dépasse. Les gens sont dans la rue et ils ont désespérément besoin de tentes en prévisions d’une saison pluvieuse menaçante ; ils mangent (pas souvent à leur faim), boivent (très rarement à leur soif) grâce aux bons soins d’une communauté internationale capricieuse et qui n’entend pas faire les choux gras en Haïti malgré les belles promesses. René Préval ne s’en remet toujours pas lui-même; il est encore sous le choc d’un après-midi du 12 Janvier cauchemardesque mais, le peuple lui est déjà tourné vers sa dure réalité du moment ; il n’attendra pas éternellement que le chef de l’Etat sorte de sa léthargie pour penser pour lui et répondre à ses défis.
René Préval a eu une idée du niveau de sa côte de popularité hier, dans les grilles du palais national (du moins ce qui en reste), alors qu’il voulait s’approcher un tout petit peu de son peuple, à l’occasion de la visite du président français, Nicolas Sarkozy. Ce sont des jets de sachets d’eau qui l’ont accueilli et il n’est pas allé jusqu’à les affronter comme un Jacques Edouard Alexis l’aurait fait (au Champ de Mars lors d’une manifestation contre son gouvernement). La presse internationale n’a pas épargné le chef de l’Etat dans ses reportages consacrés au séisme du 12 Janvier soulignant le manque d’imagination, de vision, de créativité d’un exécutif qui reste tributaire de la décision de l’étranger au lieu de développer un leadership national. Ces ‘’sons’’ ont évidemment des conséquences sur le plan local avec une population qui doute de plus en plus de la capacité de ses dirigeants à faire face à la crise et de fait, la côte de popularité du chef de l’Etat est au plus bas. Au point où vont les choses, il n’est pas certain que l’équipe en place a des reins assez solides pour redresser la barque !