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Haïti-Crise : Bras de fer entre le gouvernement démissionnaire et trois compagnies privées fournisseuses d’électricité, pour une affaire de contrats

P-au-P, 21 oct. 2019 [AlterPresse] — A travers les Ministères de l’économie et des finances (Mef), des travaux publics, transports et communications (Mtptc), l’État haïtien envisage une révision des contrats, engagés avec trois (3) compagnies privées, fournisseuses d’électricité : Haytian tractor & Equipment Co. S.A. (Haytrac), E-Power et Société générale d’énergie S.A. (Sogener), selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.


En ce sens, l’État haïtien annonce de nouvelles mesures, en vue de « contraindre » la compagnie Sogener à payer sa dette, dans le cadre d’une concurrence saine entre les entreprises de cette branche d’activité économique et dans le cadre de la lutte contre la corruption.

C’est ce qu’a fait savoir le Bureau de monétisation d’aide au développement (Bmpad) dans un communiqué du Bureau du secrétaire d’État démissionnaire à la communication, publié le dimanche 20 octobre 2019.

Parmi ces mesures, l’État haïtien somme la compagnie Sogener de payer la somme de 194 millions 507 mille 067.19 centimes de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 96.00 gourdes ; 1 euro = 111.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui), « représentant le montant de la dette, contractée pour l’achat de carburant, entre juin 2012 et mars 2019 », lit-on dans le communiqué.

L’État haïtien affirme vouloir faire « le ménage dans certains contrats, dans l’intérêt général », dans un autre communiqué du Bureau du secrétaire d’État démissionnaire à la communication, rendu public le jeudi 17 octobre 2019.

A travers une correspondance, en date du lundi 21 octobre 2019, la Sogener, de son côté, a adressé, à la Banque centrale, une demande de paiement intégral de la somme de 202 millions, 765 mille, 290.19 centimes de dollars américains, « valeur due par l’Électricité d’Haïti (Ed’h) à la date du 30 septembre 2019 ».

Par ailleurs, le gouvernement démissionnaire voudrait attirer l’attention sur le contrat de la Haytrac avec l’Électricité d’Haïti (Ed’h), pour les villes des Cayes (département du Sud) et Petit-Goâve (département de l’Ouest), dans un rapport de la commission de pilotage de la réforme de la branche de l’énergie.

Malgré l’échéance du contrat, depuis avril 2014, Haytrac continue de fournir de l’énergie sur facture, sans aucun (renouvellement formel de) contrat avec l’Électricité d’Haïti (Ed’h), et collecte près de 2 millions de dollars américains tous les mois, pour 12 mégawatts de puissance installée, ajoute le gouvernement démissionnaire.

Sans aucun type d’échange, voire de concertation au préalable, l’État recommande « l’utilisation », par l’Ed’h, des équipements et accessoires des deux centrales (qui appartiennent à Haytrac), des Cayes et de Petit-Goâve, pour une période de six mois. Après ce délai, ils seront remis à la charge de la Haytrac, souhaitent le Mef et le Mtpct.

Dans une correspondance, adressée au Mef et au Mtptc, le vendredi 18 octobre 2019, la compagnie E-Power, a, pour sa part, précisé que le contrat, existant entre l’État haïtien, l’Ed’h et la compagnie E-Power, a été conclu « au terme d’un long et transparent processus d’appel d’offres international, dont E-Power est sortie gagnante, sans aucune contestation des six autres firmes concurrentes ayant participé à cette compétition ».

Ces dispositions du gouvernement démissionnaire, à l’encontre de ces trois compagnies fournisseuses d’électricité, surviennent après la déclaration, le mardi 15 octobre 2019, du président Jovenel Moïse, accusant « les gardiens et héritiers du système » comme les responsables de la crise, qui sévit en Haïti depuis des lustres.

Dans l’opinion publique, de telles dispositions sont vues comme des manoeuvres de diversion du régime politique en place, face à l’intensification, depuis le dimanche 15 septembre 2019, de la mobilisation populaire, à travers le territoire national, en Haïti, pour obtenir la démission de Jovenel Moïse de la présidence.

Source: ALTERPRESSE

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