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“Nous avons échoué dans notre tentative d’aboutir à un accord qui pourrait éviter une grève de tous nos membres” a lancé peu après 11 heures, lors d’une conférence de presse, Mme Karen Lewis, présidente du syndicat des enseignants des écoles publiques de Chicago (CPS), après plus de dix heures d’intensives et coriaces négociations au Merchandise Mart, le quartier général de l’association syndicale au Centre-Ville de Chicago. Cet arrêt de travail, le premier depuis un quart de siècle, affectera environ 700 écoles publiques fréquentées par plus de 350,000 élèves. Chicago est, effet, le troisième plus grand district scolaire des Etats-Unis après la ville de New-York (avec plus d’un million d’élèves) et Los Angeles qui en comple environ 700,000. |
Les négociations entre le syndicat et le Conseil d’Administration des Ecoles publiques de Chicago (CPS: Chicago Public Schools) ont achoppé sur les points suivants: revendications salariales, procédures d’évaluation des enseignants, le calendrier scolaire, augmentation de la journée de travail, cotisation des enseignants à leur assurance de santé, enrichissement des programmes scolaires avec le maintien des cours de musique, de dessin et de langues étrangères, amélioration physique de certaines écoles …..
“Nos désaccords ne portent pas uniquement sur les compensations financières comme le clame M. David Vitale, président du Conseil d’Administration des Ecoles Publiques de Chicago (CPS)” a martellé le leader syndical Karen Lewis qui restait ouverte au dialogue avec l’administration de Rahm Emmanuel, le maire de la ville.
Le point le plus difficile à négocier par les deux parties semble être le salaire au mérite qui consiste à lier la performance et l’augmentation salariale des enseignants aux résultats obtenus par les élèves dans les examens officiels d’état. Sur ce sujet véritablement litigieux, la présidente du syndicat des enseignants, Karen Lewis, a fait remarquer que certains facteurs économiques et sociaux ont un réel impact sur l’échec ou la réussite scolaire d’un enfant.
“Dans une ville où les jeunes sont presque quotidiennement touchés directement ou indirectement par des actes de violence sous toutes les formes, il faut penser par exemple à embaucher plus de travailleurs sociaux pour encadrer les élèves victimes ainsi que leurs parents” a ajouté Karen Lewis qui faisait allusion à la vague de violence qui fait rage à Chicago depuis plusieurs mois. En effet, seulement 370 travailleurs sociaux travaillent dans le district scolaire de Chicago, soit une moyenne de 1 pour plus d’un millier d’élèves (1/1081).
De son côté, le président du Conseil d’Administration des Ecoles Publiques de Chicago (CPS), M. David Vitale a affirmé, lors d’un point de presse, que l’administration de Rahm Emmanuel a fait de nombreuses consessions au syndicat depuis la reprise des négociations au mois de mars dernier.
“Nous avons mis sur la table une vingtaine de propositions et offert aux enseignants une augmentation salariale de 2% pour les 4 prochaines années, soit 400 millions de dollars additionnels pour notre budget” a précisé M. Vitale répondant à une question de l’un des dizaines de journalistes postés depuis 10 heures ce matin devant le local du syndicat des enseigants de Chicago.
Les deux parties devraient reprendre les négociations demain lundi. Pour faire face à cette grève, le CEO (Superintendant) des écoles publiques de Chicago, notre compatriote, Jean-Claude Brizard, a préparé un plan d’urgence pour aider les parents à gérer cette situation exceptionnelle. En effet, 144 établissements scolaires et 60 églises devraient héberger des milliers d’enfants entre 8:30am et 2:00 de l’après-midi.
La grève des 27,000 enseignants dans le troisième plus grand district scolaire des Etats-Unis risque d’avoir des répercussions sur la présidentielle de novembre prochain car il s’agit de la ville de Chicago dont le maire n’est autre que Rahm Emmanuel, l’ancien Chief of Staff et ami personnel du président Barack Obama. D’autre part, les syndicats sont non seulement des alliés fidèles mais aussi et surtout les plus grands contributeurs financiers du parti démocrate. Pour réussir face à l’ancien gouverneur du Massachusetts, Mitt Romney, l’actuel occupant de la Maison Blanche mise beaucoup sur la mobilisation de la puissante association nationale des enseignants (NEA, National Education Association ) qui compte plus de 3 millions de membres et environ 14,000 chapitres à travers les Etats-Unis.
