Six personnes dont quatre agents de l’Administration générales des douanes ont trouvé la mort au point de passage frontalier de Malpasse, samedi 24 novembre 2018, selon le directeur central de la police administrative Carl Henry Boucher, contacté par le journal en fin d’après-midi.
Selon les premiers éléments d’informations obtenus, une personne a été tuée suite à une altercation avec un douanier. Une autre personne a été tuée par la suite. La foule, en colère, a attaqué, vandalisé, pillé, puis brûlé le bureau et les entrepôts de la douane et poursuivi les douaniers jusque dans les locaux du commissariat de police de Malpasse.
La foule a attaqué, mis à sac puis mis le feu au commissariat de la Police nationale d’Haïti de ce poste frontalier.
Un douanier est mort calciné et trois autres sont morts asphyxiés, a expliqué le DCPA, Carl-Henry Boucher. Actuellement, selon le directeur central de la police administrative au journal, cinq unités de police dont certaines du Corps d’intervention et de maintient de l’ordre (CIMO) ont été envoyées sur place afin de rétablir l’ordre.
Cependant, des barricades érigées sur la route les empêchent d’arriver à destination. Des coups de feu ont été entendus à hauteur de Fonds-Parisien, a expliqué Carl-Henry Boucher. Tout ceci entrave la progression de la police.
Le point de passage douanier de Malpasse, après la douane du port de la capitale, esy celui qui gère le plus d’activités et génère le plus de rentrées pour l’Etat. Les responsables publics et du secteur privé reconaissent depuis des années la nécessité de renforcer ce point de contrôle pour combattre les méfaits de la contrebande.
Des responsables de l’Etat et d’associations patronales ont évoqué des pertes de recettes de l’ordre de 300 à 400 millions de dollars l’an à cause de la contrebande le long de la frontière entre Haïti et la République dominicaine.
Le journal a tenté sans succès de rentrer en contact avec le directeur général de l’Administration générale des douanes et avec le ministre de l’Economie et des Finances pour obtenir leurs commentaires sur l’incident du samedi 24 novembre 2018.
Ce n’est pas la première fois que des douaniers sont morts en service ou attaqués par des contrebandiers lourdement armés. Des incidents sont régulièrement signalés dans le Plateau-central et à Ouanaminthe, des points de passage déclarés le long des 380 kilomètres de frontières terrestre, de Lagon au Bœuf à Anse-à-Pitre, qui partagent des deux pays.
Souvent, des membres de la population supportent les contrebandiers présumés dans leurs exactions, rapporte-t-on.
Ces derniers jours, à cause des incidents survenus à La Saline, les activités au port de Port-au-Prince et dans les terminaux maritimes au bord de mer ont été grandement affectées. Des commerçants et autres opérateurs économiques appréhendent avec préoccupations les incidents à Malpasse.
Roberson Alphonse
LE NOUVELLISTE