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«Sonia Pierre, yon pitit zile a ki pati kite nou », c’est autour de ce thème que le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) a rendu hommage, le vendredi 9 décembre 2011 à Port-au-Prince, à Sonia Pierre, directrice du Mouvement des Femmes dominico-haïtiennes (MUDHA), décédée d’une crise cardiaque le dimanche 4 décembre. Cette journée d’hommage qui a démarré vers 10 heures du matin comptait 2 parties. Durant la première, des mots de sympathies pour la famille de Sonia et de son organisation ont été recueillis dans un registre, en même temps qu’étaient exposés des textes rédigés par des sympathisants et connaissances de la défunte. Des gens de différents secteurs ont fait le déplacement tout au cours de la journée pour venir écrire leur message. |
Dans l’après-midi, la journée s’est poursuivie par une cérémonie d’hommages au cours de laquelle un animateur et une animatrice du GARR ont lu en alternance des textes et messages acheminés au GARR suite au décès de Sonia. Plusieurs participants-es qui connaissaient Sonia ont pris la parole pour mettre l’accent sur un aspect de sa vie. Dans son intervention, la Coordonnatrice du GARR, Colette Lespinasse, a placé cette cérémonie dans son contexte. « Sonia est une femme extraordinaire qui a donné sa vie aussi bien pour les gens d’Haïti que pour ceux de la République Dominicaine. Elle a travaillé pour les migrants et aussi pour les gens d’ascendance haïtienne. Ce serait ingrat de notre part de ne prendre aucune initiative pour saluer le courage de cette grande dame », a reconnu Mme Lespinasse qui faisait également office de maîtresse de cérémonie.
Quelques personnalités dont l’ambassadeur Guy Alexandre, l’ancienne ministre à la condition féminine et aux droits de la femme, Mme Adeline Chancy, le directeur général du MHAVE et le directeur de programme de ce ministère ont pris part à la cérémonie. Des participants-es en ont profité pour partager leur expérience avec la défunte ou du moins le souvenir qu’ils en gardent.
Prenant la parole, Danielle Magloire, féministe chercheure a dit garder de Sonia Pierre le souvenir d’une «modèle » avec laquelle elle a eu la chance de collaborer, notamment pour la réalisation d’une recherche sur les femmes haïtiennes dans la migration en République Dominicaine dont les résultats ont fait l’objet d’une publication intitulée « Quand les femmes vont chercher la vie ….».
Lovely Jacques, une psychologue qui travaillait avec Sonia dans des camps de déplacés-es à Léogâne déclare vivre le décès de Sonia comme celui d’une enfant qui vient de perdre sa mère. Selon elle, les habitants-es de Léogâne, commune dans laquelle MUDHA intervient depuis le séisme du 12 janvier 2011, particulièrement dans l’accompagnement des femmes et des enfants, ont reçu avec douleur la nouvelle de sa mort. « Grâce à Sonia, près de 200 femmes ont décroché un diplôme les habilitant à fabriquer des produits leur permettant de subvenir à leurs besoins. En plus de cela, Sonia jouait le rôle à la fois de père et de mère pour une vingtaine d’enfants vivant dans un orphelinat qu’elle avait elle-même créé », a-t-elle informé.
Patrick Camille qui faisait partie de la délégation ayant pris part aux funérailles de Sonia a fait un fidèle reportage des différents moments de cet événement. La cérémonie d’hommage à Sonia dans les jardins du GARR s’est terminée avec la projection de quelques photos prises lors des funérailles.
