Monday, April 29, 2024
HomeMASSACHUSETTSBoston“Haïti INVEST : une nouvelle approche de la USAID pour promouvoir l’investissement...

“Haïti INVEST : une nouvelle approche de la USAID pour promouvoir l’investissement dans le secteur privé” , Jean-Marc Cuvilly

L’agence américaine pour le développement ingternational (USAID) a lancé le jeudi 5 Septembre dernier à Boston une série de 5 conférences en Amérique du Nord (Montreal, Miami, Atlanta,  et New-York) en vue d’informer la diaspora sur les opportunités d’investissement en Haïti à travers son nouveau programme-phare “Haiti Invest”.


Organisée par la firme Delphin Investment basée à New York, cette initiative de la USAID vise à établir un partenariat avec des membres de la diaspora haïtienne, des investisseurs étrangers et experts en transactions en vue de promouvoir la croissance économique en Haïti à travers l’investissement privé, a déclaré en substance, l’économiste Jean-Marc Cuvilly qui pilote ce programme pour le Bureau de la USAID.

Pour la première escale de ” Haiti IINVEST ” accueillie par la Boston Foundation (au centre-ville) jeudi soir durant un 6 à 9, les invités de Delphin Investments ont d’abord eu droit à un exposé de M.  Jean-Marc Cuvilly, responsible de cette initiative de la USAID en Haïti, exposé centré sur les principaux objectifs de ce programme à savoir :

1)    “ mobiliser les fonds propres et l’emprunt pour soutenir les investissements et faciliter les financements en vue de stimuler la croissance ou accroître la compétitivité des entreprises dans les secteurs cibles.”

2)    é“ renforcer la capacité locale de mobilisation de fonds en aidant les prestataires de services de conseil aux entreprises, les conseillers en transactions et les institutions financières à créer, structurer et conclure des transactions complexes”.

Extrait d’une interview de M. Jean-Marc Cuvilly


Dans cette interview exclusive accordée à InfoHaïti.net, M. Cuvilly a annoncé en marche de cette tournée en Amérique du Nord que quatre (4) firmes haïtiennes et une firme internationale  ont été sélectionnées, après appels d’offre, pour travailler comme Conseillers en transactions dans le cadre de l’initiative Hjaïti INVEST. Ce sont : le CEDEL (Le Centre d’Entrepreneurship et de Leadership en Haïti),  le GECA (Gestion, Etudes, Comptabilité, Audit), la SOFIHDES (Société financière haïtienne de développement) et CrossBoundary, basé à Washington DC avec des opérations en Haïti. L’annonce officielle sera faite à Port-au-Prince le 17 Septembre prochain, nous a confié l’économiste Jean-Marc Cuvilly.

Des investisseurs étrangers et haïtiens réussissent en Haïti

Pour venir prêcher l’évangile des possibilités d’investissemnts dans un pays qui où le pouvoir est “dans la rue” depuis plus d’une année et où la corruption dans les principales sphères de décision (exécutif, judiciaire et législatif) devient une manière de gouverner, de rendre (vendre) la justice et de légiférer, les responsables du Haiti IINVEST de la USAID jugeaient nécessaire de se faire accompagner par des représentants de petites et moyennes (PME) opérant en Haïti dans divers secteurs dont l’immobilier, l’eau potable, l’industrie  etc ..

Le Projet Haiti  HOME

L’accession à la propriété et l’expansion hypothécaire, c’est la principale mission du Projet Haiti HOME, a lancé d’entrée de jeu son Directeur Claude Codomir introduit par Mme Marie Renée Vertus, Conseillère-Senior du Secteur Financier au Bureau de la USAID en Haïti.

Financé par la USAID et exécuté par le Conseil Mondial des Coopératives de Crédit (WOCCU) , le Projet Haiti HOME offre des incitations basées sur la performance des acteurs du secteur privé (entreprises de construction , institutions financières) afin qu’ils s’engagent dans des projets de construction de logements abordables et entièrement axés sur le marché. “De plus, nous privilégions une approche axée sur les résultats afin de motiver et d’encourager les entreprises à innover dans les techniques de conception et de construction” devait ajouter M. Codomir, représentant en Haïti du WOCCU qui dispose d’un réseau de 89 026 institutions réparties dans 117 pays, touchant 260 millions de ménages dans le monde et représentant plus de 1,7 billion de dollars US mobilisés en épargne.

Dans sa présentation. M. Codomir a évoqué la collaboration de Haiti Home avec la Société Financière Internationale (Goupe de la Banque Mondiale travaillant avec le secteur privé) en vue d’aider les compagnies de construction partenaires d’obtenir la certication EDGE (Excellence in Design for Greater Efficiencies), un système de certification de bâtiments écologiques destiné aux nouveaux bâtiments résidentiels et commerciaux.

Plusieurs compagnies de construction partenaires du programme HOME ont reçu la Certification EDGE qui leur ouvre la porte à des incitations financières permettant de couvrir les coûts supplémentaires liés à “la réalisation du critère de référence en matière de construction durable”. La TECINA était parmi les toutes premières àtre être certifiées EDGE.

Son Vice-Président, l’ingénieur Gérald Emile Brun était à Boston jeudi soir dans le cadre des séminaires pour promouvoir Haiti INVEST en Amérique du Nord auprès de la diaspora haïtienne.

Le Domaine Noailles

“Situé à seulement 6 kms de l’aéoroport International de Port-au-Prince et à 35 minutes de la frontière avec la république dominicaine, sur une ancienne plantation de mangues appartenant à la famille Estimé, ce projet ambitieux d’un village vert, sur un terrain de 3,5 hectares, est une réponse de l’équipe Tecina-Estimé au déficit chronique de logements modernes à prix abordables” lit-on dans la brochure remise aux invités de Delphin Investment qui ont fait le déplacement à Boston Foundation.

“75 uintés de logement (2-3 chambres à coucher) construites sur des superficies de 60 à 100 mètres carrés et répondant aux normes parasismiques et anticycloniques ont été mises sur le marché à des prix vraiment abordables ($59-107,000)” a fait savoir l’ingénieur Brun. Lors de la première porte-ouverte organisée pour présenter le Domaine de Noailles, la demande avait de loin exédé l’offre, devait-il préciser pour conclure son exposé.

Glory Industries : le rêve d’une jeune-fille

Tout a commencé avec la tristesse causée par l’accès limité au papier hygiénique pour une fillette en Haïti. Environ 40 ans plus tard plus tard, son rêve est devenu réalité avec la création de Glory Industries, lança en guise d’introduction d’une voie teintée d’émotion Mme Myrtha Vilbon, avocate de formation et détentrice d’une licence en Business Administration.

C’est une femme d’affaires très articulée qui conduira l’assistance, pendant une dizaine de minutes, vers une industrie peu connue en Haïti en mettant l’accent sur l’accès très limité de la population haïtienne (40%) au papier toilette et les conséquences sur la santé, une production locale inexistante avant le lancement des activités de Glory Industries en 2015, une consommation annuelle de 14 tonnes de papiers hygiéniques et de serviettes-papier (essuie mains) dont 80 % sont importés en contrebande et finalement les possibilités d’investissements dans ce secteur.

70 compatriotes travaillent actuellement à Glory Indusries alors que près de 2000 emplois sont créés au niveau des circuits de distribution.

Dlo Haïti

Créée en 2013 par Jim CHO, un entrepreneur-Investisseur de la Sillicon Valley (Californie), cette entreprise est connue en Haïti pour ses approches innovantes dans le traitement de l’eau à partir d’installations alimentées toutes à l’énergie solaire, ses méthodes de commercialisation et ses rapports avec les agents régionaux impliqués dans la distribution.

“Dlo Haïti produit et distribue annuellement 20 millions de litres d’eau à plus de 150,000 personnes à partir de 500 points de vente répartis dans les départements de l’Ouest, du Nord et du Nord-Est particulièrement dans des zones qui n’avaient pas accès à l’eau potable” a fait savoir M. CHO en confiant à l’assistance avoir découvert les possibilités d’investissement dans ce secteur en 2010 après le tremblement de terre. Il travaillait pour une ONG dans le cadre des premières opérations d’aide à Haïti lancées par la communauté internationale.

Dans sa présentation, le fondateur et PDG de Dlo Haïti a beaucoup insisté sur l’aspect social de son entreprise. En effet, l’année dernière, 2 millions de litres d’eau potable ont été distribués gratuitement à plus de 32,000 écoliers dans 130 écoles de la république. Dans le même ordre d’idées (entreprenariat social), Jim Cho qui traine derrière lui plus de 25 ans dans cette industrie aexpliqué avec un luxe de détails les rapports de son entreprise avec les distributeurs régionaux et locaux en mettant l’accès sur leur marge de profit (7 à 12% pour les grossistes et 20 à 30 % pour les revendeurs).

Dlo Haiti permet à de petites enteprises ou à des individus de reproduire son concept de commercialisation en échange d’une compensation financière. Une fois franchisée, Dlo Haiti finance l’achat des équipements de cette petite entreprise.

A souligner que la Société Financière Internationale a aidé financièrement au lancement de Dlo Haiti en 2013  avec un investissement en actions (equity investment) d’un montant de $820,000.

L’exposé du fondateur et PDG de Dlo Haiti était suivi de deux de deux représentants de la Société Financière Internationale dont son représentant en Haïti M. Sylvain Kakou sur l’importance des “Obligations sociales” (Social Bonds)  émises par l’IFC pour contribuer au financement des initiatives du secteur privé dans les pays en développement.

Le séminaire Haiti INVEST jeudi soir à Boston s’est terminé avec une séance  Q&A (Question-Réponse) animée par Jon C Walls, conseiller à Delphin Investment et un panel d;experts composé de :

–    Carl A Valeinstein du Cabinet d’avocats Morgan Lewis & Bokius. M. Valeinstein a beaucoup travaillé en Amérique latine, dans les Caraïbes, en Europe, en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient. Il a une expérience dans certaines importantes transactions en Haïti impliquant la privatisation de La Minoterie d’Haïti / Les Moulins d’Haïti), qui a malheureusement été détruite par le tremblement de terre de 2010. Il est le conseiller juridique de plusiurs ONG opérant en Haïti.

–    Tara Kenney est vice-présidente de Boston Common Asset Management, un pionnier et un leader de l’investissement qui gère des portefeuilles axés sur le rendement financier et le changement social. Elle parle couramment l’espagnol, vit et travaille en Amérique latine depuis près de 4 décennies. Elle a travaillé en tant que gestionnaire de portefeuille dans des pays émergents et d’actions latino-américaines pendant près de deux décennies au sein de Scudder puis de Deutsche.

–    Holden Pierre-Louis détient une licence en génie électrique et en informatique obtenue en  1992 de Massachusetts Institute of Technology (MIT). M. Pierre-Louis a également obtenu un MBA en gestion stratégique de la Columbia University School of Business en 1997. Il travaille actuellement pour BPOSS LLC, une compagnie (50 employés) basée en Haiti qui fournit des services de gestion à des cliniques dentaires et mӎdicales aux Etats-Unis. Macro

–    Carl-Henry Prophète est actuellement, Chef de l’Unité d’Analyse  Macro-économique à la Banque de la République d’Haïti. M. Prophète a fait ses études universitaires (sciences économiques) à l’Université Quisqueya à Port-au-Prince et est détenteur d’une double Maîtrise (Economie de l’Université de Montreal au Canada, Politique Publique en développement International de l’Université de Maryland aux Etats-Unis). Il a également travaillé comme Conseiller au Fonds Monétaire International (Bureau du Directeur exécutif pour le Brésil).

La tournée de Haiti INVEST se pousuit ce soir à Montreal et ensuite à Miami le 3 Octobre, Atlanta le 24 Octobre  et New-York City le 29 Octobre.

Prochain article : Les Obligations sociales émises par la Société Financière Internationale – La présence de l’IFC en Haïti.

- Advertisment -

LES PLUS RECENTES