Le porte-parole du premier ministre a surpris tout le monde y compris sans doute lui-même lorsqu’il a pris fait et cause hier samedi à l’émission Ranmase pour le ministre de la Communication qui, dans une note au journal Le Nouvelliste, avait accusé de cafards l’opposition qui refuse de prendre part au dialogue du chef de l’Etat en vue de la réalisation prochaine des élections dans le pays.
‘’Au sein du gouvernement, nous sommes fiers du travail accompli par le ministre Roody Hériveaux et sommes solidaires de ses déclarations sur l’attitude de marron de l’opposition qui s’accroche à l’option zéro pour résoudre la crise’’, a dit l’ancien ministre de la justice qui compare l’ancien sénateur lavalas aujourd’hui intégré dans l’équipe Tet Kale à un attaquant de football recruté et qui donne entière satisfaction à sa nouvelle formation.
Pierre Michel Brunache répondait à Edouard Paultre de la société civile qui avait dénoncé les propos grossiers de M. Hériveaux qui constituent un vrai camouflet pour la société et le dirigeant de la CONANE avait souhaité vivement que le gouvernement prenne ses distances par rapport à cette déclaration qui risque de lui causer de grands torts. Moins direct, moins agressif que son collègue, le conseiller du premier ministre et ancien ministre chargé des relations avec le parlement, Ralph Théano a néanmoins aussi pris la défense de Roody Hériveaux. ‘’Tout est une question de camp politique, quand Roody Hériveaux était parlementaire, il pouvait dire ce qu’il veut mais, aujourd’hui ministre Tet Kale, ses propos dérangent’’, a dit celui qui n’est pas en odeur de sainteté avec l’ancien commissaire Guy Philippe dans la Grand’Anse.
Me Gervais Charles n’est guère surpris par la réponse des représentants du pouvoir au panel arguant que même s’ils ne le disent pas tous mais, on sait qu’ils le pensent aussi. Le juriste fait sans doute allusion aux deux panelistes qui avaient eu à tenir dans un passé récent des propos tout aussi dérangeants et malséants que Hériveaux (des parlementaires issus de famille monoparentale pour Ralph Theano et kamikaze pour Brunache).
Sur le dossier de la crise politique, le président Dieuseul Simon Desras a tenté de conduire les acteurs présents au panel sur un terrain de sagesse et de compromis en faisant comprendre que le pouvoir ne peut pas aller seul aux élections et qu’il a besoin du soutien des partis politiques et particulièrement de ceux qui sont qualifiés de jusqu’auboutistes et l’opposition aussi doit se résoudre à comprendre qu’elle ne peut renverser le pouvoir parce qu’elle n’a pas réussi jusque-là à rassembler assez de monde dans les rues pour le faire. C’est d’ailleurs dans cette optique que le président Desras envisage d’écrire dans les prochains jours au président de la République pour lui demander un tête-à-tête (sans conseillers) pour une énième tentative de trouver une solution à l’impasse actuelle.
Me Gervais Charles est d’accord avec la démarche du président Desras mais, il se fait guère d’illusion sur les chances de succès avec un pouvoir exécutif qui a passé près de 4 ans à rejeter la responsabilité sur les autres dans la non tenue des élections. Me Brunache croit que l’opposition a peur des élections parce qu’elle n’a aucune chance de les remporter alors que son collègue Ralph Théano s’en est pris à l’aile dure de l’opposition et surtout à cause de l’agenda des négociations qu’elle a exigé comme préalable a toute rencontre avec le président Martelly.
Edouard Paultre s’est étonné de l’étonnement de Ralph Théano arguant que les 6 entités politiques de l’Opposition Démocratique ont raison de l’exiger. ‘’On ne peut m’inviter à une rencontre sans que je ne sache à l’avance de quoi ou sur quoi nous allons discuter et l’Opposition a aussi bien raison de souhaiter la présence d’un médiateur car, le Chef de l’Etat ne peut pas être juge et parti à la fois dans les discussions’.
Dieuseul Simon Desras, Pierre Michel Brunache et Ralph Théano
Jean Monard Metellus, Edouard Paultre et Gervais Charles
