Sunday, April 28, 2024
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Trump inculpé pour avoir tenté de faire modifier le résultat de l’élection de 2020

WASHINGTON – AGENCE FRANCE PRESSE, AFP – Donald Trump a été inculpé mardi pour ses tentatives d’inverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020, l’accusation la plus grave à peser contre l’ex-président, déjà doublement poursuivi au pénal.

Le grand favori des primaires républicaines pour l’élection de 2024 est inculpé de « complot à l’encontre de l’État américain », d’entrave à une procédure officielle et d’atteinte aux droits électoraux après une enquête supervisée par le procureur spécial Jack Smith.

« Malgré sa défaite, l’accusé était déterminé à rester au pouvoir. Par conséquent, durant plus de deux mois après le scrutin du 3 novembre 2020, l’accusé a diffusé des mensonges selon lesquels il y a eu des fraudes ayant modifié le résultat et qu’il avait en fait gagné », relève l’acte d’accusation.

« Ces allégations étaient fausses et le prévenu savait qu’elles étaient fausses, peut-on y lire. Mais le prévenu les a répétées et les a largement diffusées malgré tout. »

L’ex-président, déjà inculpé dans deux autres dossiers, est convoqué le 3 août devant un tribunal fédéral de Washington, selon plusieurs médias.

Donald Trump avait annoncé le 18 juillet avoir reçu de Jack Smith une lettre l’informant qu’il était visé personnellement par l’enquête fédérale sur les tentatives de modification des résultats de la présidentielle de 2020, et notamment l’assaut contre le Capitole du 6 janvier 2021.

Ce jour-là, il avait tenu un discours enflammé devant ses partisans réunis non loin de la Maison-Blanche, les appelant à se « battre comme des diables » contre les résultats de l’élection présidentielle que les élus devaient certifier.

Une foule avait ensuite envahi le Capitole, des scènes de violence et de chaos qui avaient choqué le pays et le monde.

Mardi après-midi, peu avant l’annonce, Donald Trump avait affirmé sur sa plateforme Truth Social s’attendre à une inculpation imminente, en accusant le procureur spécial de vouloir entraver sa campagne pour 2024.

« On me dit que Jack Smith le cinglé, pour s’ingérer dans l’élection présidentielle de 2024, va lancer une nouvelle inculpation bidon contre votre président préféré — moi — à 17 h », a-t-il écrit.

« Pourquoi ne l’ont-ils pas fait il y a deux ans et demi ? Pourquoi ont-ils attendu si longtemps ? Parce qu’ils voulaient que ça arrive en plein dans ma campagne », a-t-il ajouté.
Il s’agit des accusations les plus sérieuses portées contre l’ex-chef de l’État, déjà poursuivi au pénal dans l’affaire de la gestion apparemment négligente des documents confidentiels de la Maison-Blanche et celle des paiements suspects versés à une ancienne actrice de films pornographiques.

Donald Trump, 77 ans, est devenu cette année le premier ex-président des États-Unis à être inculpé au pénal par la justice fédérale.

Loyauté de la base républicaine
Le tempétueux homme politique et milliardaire conserve malgré tout la loyauté d’une bonne partie de son parti : il domine en effet les sondages concernant l’investiture républicaine et creuse même l’écart avec le numéro 2, le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, qui cumule les faux pas depuis le début de sa campagne.

L’effet que cette dernière inculpation aura sur la candidature de Donald Trump à la Maison-Blanche n’est pas encore clair. L’ex-président a déjà dénoncé dans les dernières semaines une « chasse aux sorcières », une nouvelle « ingérence électorale » et une « utilisation politique » de la justice pour l’empêcher d’être candidat.

Poursuivant une longue campagne de désinformation, M. Trump continue d’affirmer, sans preuve aucune, que l’élection de 2020 lui a été « volée ».

Les ennuis risquent de ne pas s’arrêter là pour lui : une procureure de l’État de la Géorgie doit également annoncer d’ici septembre le résultat de son enquête sur les pressions qu’il a exercées pour tenter d’altérer le résultat de la présidentielle de 2020 dans cet État du Sud.

Donald Trump a quitté la Maison-Blanche en 2021, après avoir été visé durant son mandat par deux procès en destitution : l’un pour des accusations de pressions exercées sur l’Ukraine afin qu’elle lui divulgue des éléments embarrassants sur Joe Biden, l’autre sur son rôle dans l’attaque du Capitole.

Il avait été acquitté dans les deux dossiers grâce à la majorité républicaine au Sénat. Mais plusieurs de ses soutiens ont été reconnus coupables et condamnés dans ces affaires, dont son directeur de campagne de 2016 ainsi que son avocat personnel.

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