Monday, April 29, 2024
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Ranmase: “Michel Martelly n’a pas le choix: il doit reconnaître sa responsabilité dans l’affaire Bélizaire et sauver ses ministres”

Cette position approuvée par l’ensemble du panel de Ranmase hier samedi sur Caraibes FM a été exprimée par Me Osner Fevry et l’ancien sénateur Roody Hériveaux. Les deux, soutiens déclarés au ministre Josué Pierre Louis de la Justice menacé d’un vote de censure au sénat de la République, ont indiqué que le président Martelly dont la responsabilité dans l’affaire Bélizaire est de notoriété publique doit poser un acte de grandeur d’âme en confessant devant la nation qu’il est le coupable dans cette crise.

A ce titre, il devrait aussi s’excuser pour les torts et dommages que son acte irréfléchi et scandaleux aura causé au pays. “Personne ne va accepter que Josué Pierre-Louis serve de bouc-émissaire pour des parlementaires pas assez courageux pour s’en prendre aux vrais coupables”, ont-ils indiqué. L’ancien parlementaire qui qualifie de véritable cirque cette affaire croit qu’on est allé trop loin dans l’histoire et que la République a d’autres préoccupations plus urgentes comme le choléra ou les sinistrés du 12 Janvier.


Dr Josette Bijoux, ancienne ministre de la Santé et ancienne candidate à la présidence partage le même point de vue que le Dr Heriveaux et croit même que le chef d’Etat peut entrer dans une dynamique de discussions  avec les parlementaires des deux chambres pour éviter l’enlisement dans cette affaire. Mme Bijoux estime néanmoins que Michel  Martelly a râté une occasion en or de tuer dans l’oeuf cette crise lors de son retour au pays après  son “opération” à Miami.  Le “la présidence n’est mêlée ni de près ni de loin dans cette affaire” n’était sans doute pas approprié. Contrairement à ce que pense le Dr Hériveaux, Dr Bijoux croit qu’il ne sera pas facile pour le chef de l’Etat de revenir sur cette phrase et de dire aujourd’hui à la nation qu’il est le responsable.  Sauveur Pierre Etienne de L’OPL estime pour sa part que cette affaire met en lumière  les  failles de l’Etat car, il est évident que le pays est dirigé par des individus qui n’ont aucun sens de l’Etat.  “On ne verra jamais ça en République dominicaine par exemple”, a encore déclaré le nouveau coordonnateur général de l’Organisation du Peuple en Lutte.  

Me Kedler Augustin était lui intervenu sur le travail de sa commission (mise sur pied par la primature pour faire le jour sur les circonstances entourant l’arrestation du député Bélizaire) et a indiqué que celle-ci remettra son rapport au chef du gouvernement ce week-end. “Le travail est impartial et professionnel mais, il ne tranchera pas comme peut le faire la commission sénatoriale d’enquête”, a précisé Me Augustin. L’ancien sénateur Mélius Hypollite croit que les responsabilités doivent être fixées et les sanctions attribuées. Il juge inconcevable qu’il y ait le jour de l’arrestation du parlementaires à l’aéroport autant d’unités de la police mobilisées et que personne n’est aujourd’hui responsable, a encore déclaré le sénateur Hypollite.

Le président de la chambre basse, Saurel Yacinthe était intervenu par téléphone pour fustiger le ministre de la justice qui continue à mentir dans ce dossier.”En ma présence, il avait dit au président de la République qu’on ne pouvait faire marche-arrière dans le dossier, sous-entendant que le député Bélizaire devait être arrêté”.  Saurel Yacinthe dit ne pas se tromper de cible et que le vrai coupable est le président de la République mais qu’on doit d’abord fare  sauter les fusibles (les ministres et secrétaires d’Etat impliqués).

Sur le dossier de l’Armée et du discours du chef de l’Etat le 18 Novembre, le panel croit qu’il y a hypocrisie car, le président Martelly n’a pas dit le fond de ses intentions. Pour Osner Févry qui est favorable au rétablissement de l’Armée, cette nouvelle force ne pourra voir le jour si les États-Unis s’y opposent. “Or, c’est le cas maintenant”, déplore le juriste. Roody Heriveaux de Fanmi  Lavalas est totalement contre. “La nation a de plus grandes priorités que cette histoire de l’Armée pour laquelle on n’a nullement les moyens”.

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