Contrairement avec ce qui avait été annoncé en début de semaine sur une éventuelle rencontre entre le Président haïtien Jovenel Moïse et l’opposition, comme d’ailleurs l’avait annoncé l’ambassadeur des États-Unis à l’ONU Kelly Craft au Conseil de sécurité, le lundi 5 octobre 2020, cette réunion semble n’être pas pour demain la veille, pour ne pas dire impossible dans les conditions actuelles.
Plusieurs membres de l’opposition, particulièrement ceux qui sont les plus radicaux, faisant partie du secteur démocratique ont clairement affirmé que Mme Craft s’est trompée. D’ailleurs ces membres de l’opposition comptent fouler le macadam le 17 octobre prochain, jour commémorant l’assassinat du Père Fondateur de la Nation, Jean Jacques Dessalines en vue de réclamer la démission pure et simple du Président Jovenel Moïse.
D’autres acteurs politiques plus souples se disent prêts à discuter mais pas dans n’importe quelles conditions. A en croire leur propos, tout devra être mis sur la table des discussions afin de sauver ce qui peut l’être et éviter au pays de sombrer dans un profond chaos. « Il ne faut pas se lancer dans un dialogue de sourds » indique Éric Jean Baptiste du RDNP.
Le Président de la République de son côté dans une adresse sur Facebook ce vendredi a réitéré sa volonté de discuter tout en prenant en compte intérêts supérieurs de la nation.
Alors qu’un Conseil Électoral Provisoire qui n’a pas prêté serment par devant la Cour de Cassation et pratiquement contesté a été installé paraît inévitablement être en panne d’une grande légitimité qui pourrait l’amener à organiser des élections dans un pays où l’insécurité fait rage, les zones de non droit se multiplient et où plusieurs millions de citoyens n’ont même pas encore leur carte d’identification nationale pouvant les habiliter à voter. Une grande impasse de plus pour Haïti et les perspectives sont des plus sombres.