Wednesday, April 24, 2024
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Ottawa et Washington sanctionnent deux personnalités haïtiennes soupçonnées d’aider les gangs

Ottawa (Canada) – Émilie Bergeron – (Presse canadienne)  – Le Canada a annoncé vendredi de premières sanctions entourant la crise en Haïti, lesquelles visent un actuel politicien haïtien et un ancien.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a précisé qu’Ottawa a des raisons de croire que le président du Sénat en Haïti, Joseph Lambert, et Youri Latortue, qui a exercé cette fonction par le passé, ont utilisé leur statut « pour protéger et permettre les activités illégales de gangs criminels armés ». Le blanchiment d’argent est mentionné.

Le gouvernement Trudeau, conjointement avec les États-Unis, mettra donc en place une interdiction de transactions pour ces personnes, ce qui a pour but « de geler tout avoir qu’elles peuvent détenir au Canada ».

Dans le communiqué de l’annonce, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a condamné à nouveau les violences perpétrées par les bandes armées en Haïti, mentionnant les viols répétés et les actes qui empêchent la population de recevoir des services essentiels.
En plus des enjeux criants de sécurité, le pays est actuellement confronté à une éclosion de choléra et à de l’insécurité alimentaire. Un blocage perturbe notamment la distribution de carburant partout en Haïti.

Un peu plus tôt cette semaine, le premier ministre canadien Justin Trudeau a affirmé que « des sanctions, ce n’est pas assez en soi ».

Des discussions sont en cours sur une possible intervention internationale. Le premier ministre haïtien, Ariel Henry, a demandé à ce que celle-ci soit militaire.

« Mais il faut faire très attention qu’une intervention soit acceptable pour le peuple (haïtien) et pour l’aider », a dit M. Trudeau mercredi.

Il a soutenu que la mission canadienne récemment rentrée au pays avait permis de recueillir « beaucoup d’information » sur le terrain et que son gouvernement s’affairait à trouver la meilleure avenue à prendre.

« On comprend à quel point il y a beaucoup d’Haïtiens qui ne veulent pas voir de l’intervention internationale, a poursuivi M. Trudeau. C’est une réalité. En même temps, on regarde la crise, les viols, la violence, la pauvreté, le choléra, la crise sanitaire et on se dit : “Il faut qu’on intervienne d’une façon ou d’une autre’”.»

Lundi, l’ambassadeur canadien en Haïti, Sébastien Carrière, a dit qu’aucune décision n’avait encore été prise sur le rôle que jouera le Canada dans une future intervention internationale.

Il a néanmoins affirmé que bien des gens en Haïti et dans la région des Antilles espèrent que le Canada assumera un rôle de leader dans le soutien à ce pays.

« La communauté internationale a un rôle important à jouer, et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les Haïtiens et faire respecter les droits de la personne, la démocratie et la paix internationale », a déclaré Mme Joly vendredi, toujours dans le même communiqué.

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