Homme-clé du titre de champion d’Espagne remporté samedi par l’Atlético Madrid, Luis Suarez perpétue la tradition uruguayenne au club madrilène, dans les pas du retraité Diego Forlan.
“U-ru-guayo!” Il y a dix ans, le stade Vicente-Calderon scandait déjà son admiration pour un Uruguayen: Diego Forlan, attaquant pendant quatre saisons (2007-2011) des Colchoneros.
Samedi, quand les supporters de l’Atlético ont célébré leur nouveau titre, le cri a résonné à nouveau, pour faire un triomphe à son compatriote et ancien partenaire en sélection Luis Suarez (116 sél., 63 buts).
Ecarté sans ménagement du FC Barcelone à l’été 2020, l’Uruguayen a été recueilli pour une bouchée de pain par l’équipe de Diego Simeone. Probablement le transfert le plus décisif du mercato, tant Suarez a marqué de sa patte la saison de l'”Atleti”.
Avec 21 buts, dont celui du titre samedi à Valladolid, le +Pistolero+, quatrième meilleur buteur de Liga, a largement contribué au 11e titre de champion du club, acquis dans la souffrance.
“Il marque, fait des passes, et c’est aussi un joueur avec un gros impact en dehors du terrain aussi”, analysait en mars Diego Forlan, vainqueur de la Ligue Europa 2010, dans une interview accordée à l’AFP, où il estimait que le Barça avait fait une “erreur” en se séparant de Suarez.
– En larmes –
“Je n’ai rien inventé. Suarez est un homme racé, batailleur, un +goleador+, un type qui, poussé à la sortie par un club aussi extraordinaire que le Barça, a voulu continuer à prouver qu’il comptait”, l’a encensé samedi Diego Simeone.
L’entraîneur argentin a décrit comme un “cadeau” son éviction du Barça, qui a permis à l’Atlético de le recruter quasi gratuitement.
Auteur du but du 2-1 à Valladolid qui a donné le titre à l’Atlético, Suarez s’est épanché juste après, en larmes.
“Il y a des situations qui ne sont pas faciles à vivre, c’était dur l’été dernier. La manière dont ils m’ont méprisé, sous-estimé… Mais je serai toujours reconnaissant à l’Atlético, qui m’a ouvert ses portes pour que je continue à prouver que je suis bon”, a-t-il dit.
L’image de Suarez, assis sur le gazon du stade José-Zorrilla, au téléphone avec sa famille, a fait le tour du monde.
“Il a remercié son nouveau club, qui lui doit aussi beaucoup de son côté. Toute l’année, j’ai eu l’impression qu’il était fait pour jouer à l’Atlético. Il n’a jamais été un élément étranger dans l’équipe”, écrit le journaliste Alfredo Relaño dimanche dans As.
– Juste à temps –
Auteur d’un doublé dès son premier match sous le maillot +rojiblanco+, Suarez est resté remarquablement régulier.
La seule période où il a flanché, un mois et demi sans marquer entre fin mars et la dernière ligne droite, correspond aussi à celle où l’Atlético a vu fondre son avance sur Barcelone et le Real Madrid.
Il s’est ressaisi juste à temps. A l’avant-dernière journée, il marque dans les derniers instants le but du 2-1 contre Osasuna. Et récidive pour la dernière journée, en inscrivant encore le but victorieux.
A 34 ans, et après seulement neuf mois dans son nouveau club, Suarez est déjà entré dans le coeur des supporters. Il lui reste un an de contrat pour entrer dans la légende. Dimanche, l’Uruguayen a confirmé qu’il entendait bien l’honorer au centre de l’attaque de l’Atlético.
Souce : Agence France Presse (AFP)